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Suicide d'une directrice d'école : "n'importe qui peut craquer", l'hommage de 200 personnes à Caen

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Près de 200 personnes ont participé à l'hommage rendu à Caen (Calvados), jeudi 3 octobre 2019, à Christine Renon, une directrice d'école de Seine-Saint-Denis qui a mis fin à ses jours en septembre.

Près de 200 personnes ont participé à l’hommage rendu à Caen (Calvados), jeudi 3 octobre 2019, à Christine Renon, une directrice d’école de Seine-Saint-Denis qui a mis fin à ses jours en septembre. (©Maxence Gorréguès / Liberté Caen)

Comme ailleurs en France, les obsèques de Christine Renon, jeudi 3 octobre 2019, ont eu un écho à Caen (Calvados). Christine Renon, directrice d’une école maternelle à Pantin en Seine-Sainte-Denis, qui s’est donné la mort dans son établissement scolaire, samedi 21 septembre 2019. Devant le rectorat, un sentiment mêlant solidarité et colère, a dominé le rassemblement auquel ont participé près de 200 personnes.

Lire aussi : Seine-Saint-Denis. Une pétition et un jour de grève pour dénoncer le suicide de la directrice de Pantin

Des tâches plus nombreuses

Avant qu’une minute de silence ne soit observée, la lettre d’adieu de Christine Renon, dans laquelle ses conditions de travail sont longuement évoquées, a été lue à l’assistance. Dans la foule, plusieurs directeurs d’école ont écoutés ses adieux avec une grande attention, comme François Touyou, du groupe scolaire de la Reine Mathilde à Caen. « Je me retrouve dans ses propos, explique-t-il. La surcharge administrative est telle que la pression est parfois à la limite du supportable. Les années passent, et les tâches sont plus nombreuses ». Plus complexes aussi.

Au moment de l’interroger sur les situations pouvant expliquer ce ressenti, il ne manque pas d’exemples à citer. Il pointe notamment du doigt l’évolution des charges liées à la sécurité. « Depuis 5 ans, l’administration est devenue plus exigeante en matière de sécurité. Il faut mieux se préparer aux incendies, à la mise en sécurité des élèves en cas d’intrusion. C’est une très bonne chose, mais ça demande beaucoup de temps de préparation, et nous n’avons pas plus de moyens pour mettre tout ça en place. Et il ne faut pas négliger le reste ! » Avec d’autres, il regrette aussi qu’il soit plus compliqué aujourd’hui de demander et d’obtenir un remplacement quand un collègue tombe en arrêt maladie. Une

« Nous sommes de moins en moins focalisés sur notre cœur de métier »

Dans le rassemblement caennais, ils sont également plusieurs à noter que les directeurs d’école, sont bien souvent seuls quand dans les collèges, ils sont quatre ou cinq à assurer les tâches administratives. « Christine Renon dit se sentir seule plusieurs fois dans sa lettre. Elle n’est malheureusement pas la seule ! »

Lire aussi : Au tribunal de Caen, l’ex-contrôleur de gestion de Maxi Viande reconnaît avoir détourné de l’argent

Alors que la plupart des participants à cet hommage sont repartis, Anne-Sophie, venue de Nîmes et de passage à Caen, échange encore sur la « dégradation du service public dans son ensemble, liée à un manque de moyens criant ». Pour cette enseigante-chercheuse, « n’importe qui peut craquer ». A ses côtés, Audrey, professeure des écoles dans l’agglomération de Caen acquiesce. « Nous sommes de moins en moins focalisés sur notre cœur de métier, explique-t-elle. Nous sommes en difficulté face au handicap. Les tâches administratives sont de plus en plus lourdes, avec les heures qui vont avec et qui ne sont pas payées. La reconnaissance n’est pas au rendez-vous. »


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