Son état est très délabré mais on devine aisément son potentiel. La maison à pans de bois des numéros 27 et 29 de la rue du Bourg-aux-Moines, à Vitré, se trouve à l’aube d’un immense chantier de réhabilitation.
Son propriétaire, Hervé Guérin, a choisi d’en faire une seule maison d’un peu plus de 200 m2. « Nous aurions pu la découper en plusieurs logements mais on aurait perdu toute l’histoire de cette maison. »
« La partie la plus ancienne date de 1411 »
Une histoire que résume avec passion Vincent Jouve, architecte du patrimoine :
« Cette maison appartenait à un marchand. Elle est hors norme et présente une typologie qu’on ne trouve nulle part ailleurs. La partie la plus ancienne date de 1411. On trouve ensuite des traces de différentes époques, du 16e au 19e siècle.
Dans ses recherches, il a reçu l’aide de Daniel Leloup, architecte et Docteur en histoire, grand spécialiste des maisons à pans de bois en Bretagne. Et aussi celle d’un spécialiste la dendrochronologie, qui étudie et analyse le bois. « En prélevant des échantillons par carottage, il est capable de savoir très précisément l’époque à laquelle l’arbre a été coupé, à la saison près », révèle Vincent Jouve. C’est ainsi qu’une poutre a été datée de l’automne-hiver 1546-1547.
Arrêté de péril en 2010
Plusieurs mois ont été nécessaires pour établir un diagnostic précis sur l’état de la maison, qui n’est plus habitée depuis la fin des années 2000.
La mairie de Vitré avait pris un arrêté de péril en 2010, sans quoi elle se serait écroulée. Depuis, l’étaiement côté sud a été renforcé, nous avons réalisé une mise hors d’eau provisoire et effectué un gros travail de purge à l’intérieur. »
Deux ans de travaux
Le propriétaire évoque une enveloppe globale de 600 000 € pour cet immense chantier. Qui pourrait comprendre l’achat d’une maison située derrière. « Elle serait démolie pour faire un jardin », précise Vincent Jouve.
Les travaux démarreront à l’automne prochain. Vincent Jouve estime qu’ils devraient durer entre un an et demi et deux ans.
Pour Anthony Morel, adjoint à l’urbanisme, cet exemple de rénovation doit en appeler d’autres : « Faire revenir des familles, c’est vital pour le cœur de ville. »