Lors de l’avant-première au Cinéville de Quimper du film Pupille, sa réalisatrice Jeanne Herry était accompagnée de Sandrine Kiberlain, Élodie Bouchez, Olivia Côte et Gilles Lellouche. Une rencontre passionnante autour du film, que tous portent avec fierté, et il y a de quoi. Pupille est un film très réussi et émouvant qui aborde les sujets de l’abandon et de l’adoption sous un jour nouveau. Jeanne Herry parvient à faire un film à la fois très didactique, quasi documentaire, et hypersensible et intime.
Elle a choisi de tourner dans le Finistère car c’est auprès des équipes finistériennes du service à l’enfance qu’elle a découvert comme une révélation que :
La grandeur de la tâche des travailleurs sociaux est de trouver des parents pour un bébé et non l’inverse.
Au sujet de l’écriture du scénario, elle précise que l’annonce de l’arrivée d’un bébé dans la vie d’une de ses amies, « ce mélange d’euphorie et de panique dans sa voix », a été le déclencheur.
L’histoire d’une rencontre
Elle filme avec intelligence et grâce l’histoire d’une rencontre, celle d’Alice (Élodie Bouchez) et Théo. Elle qualifie Pupille de « film d’action psychologique, souhaitant être au plus près de la mission de chacun, expliquer les étapes de cette période suspendue entre la naissance sous X jusqu’à l’adoption, montrer ce parcours avec ses creux et ses pleins. »
« Avec des acteurs très investis, n’étant jamais à l’économie dans leur jeu, le subterfuge a été de les faire jouer devant des poupons », ainsi aucun bébé n’a été traumatisé lors des séquences où l’émotion est intense, nous rassure Jeanne Herry. Impossible de faire entendre « Ta mère n’a pas voulu de toi… »
Regards croisés
Olivia Côte souligne « sa chance inouïe » d’interpréter Lydie, une assistante sociale, personnage solide et impliqué. Sandrine campe une femme qui se bat comme une lionne pour chaque enfant et carbure de façon amusante aux sucreries pour se réconforter. Élodie Bouchez est parfaite dans son personnage d’Alice. Un collectif de femmes impressionnant, renforcé par la présence de l’assistant familial Gilles Lellouche.
Pupille, est bien le reflet du double sens de ce mot : ce sont des regards croisés sur une histoire touchante qui ne manquera pas de nous bouleverser par son point de vue pertinent.
Solen De La Turmelière