Écrire, c’est un peu une thérapie pour Maryline Josse. Depuis qu’elle s’est enfuie de chez elle, à Bouttencourt (Somme), en mai 2012, cette jeune sexagénaire tente doucement de se reconstruire. Et cela passe par l’écriture. Dès qu’elle en ressent le besoin, l’auteure couche ses idées sur le papier, rédige des lignes, puis des pages qui donnent naissance à un livre.
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Romancés ou plus informatifs, ses romans sont le témoignage de son existence, le support de son combat : la lutte contre l’aliénation parentale…
Un départ pour une nouvelle vie
Après une enfance passée à Gamaches (Somme), Maryline Josse s’installe avec son époux à Bouttencourt. Ils sont les heureux parents de trois enfants. Les années passent, les enfants grandissent, et ont eux-mêmes des enfants. Mais Maryline n’en peut plus. Un jour de mai 2012, elle quitte le domicile conjugal, et se retrouve confrontée aux services sociaux. Elle demande le divorce, « pour faute grave et renouvelée, aux torts exclusifs de Monsieur ». Elle l’obtient par décision du juge aux affaires familiales, en octobre 2016. Sans tarder, son ex-mari fait appel, puis le 18 janvier 2018, le verdict tombe : « l’appel a été rejeté et cette fois, les violences ont été reconnues » explique Maryline.
Fin de trilogie
C’est là l’objet de son tout nouveau livre, Le Tsunami de ma vie (sous-titré « Le Cauchemar de l’aliénation parentale »), qui conclut « la trilogie de mon histoire de vie » résume l’auteure. Comme dans ses deux premiers romans, Le destin de grand-mère Joséphine (2014) et Secrets de Chaumières (2016), elle veut sensibiliser le public au syndrome d’aliénation parentale. Une notion encore taboue et relativement méconnue, dont elle se dit victime.
En termes simples, il s’agit de la manipulation psychique qu’un parent exerce, consciemment ou non, sur son enfant, et ce au détriment de l’autre parent.
« Pour moi, c’est un cancer du cœur » confie Maryline Josse, qui ne voit plus ses enfants, et par conséquent ses petits-enfants, depuis plusieurs années maintenant. Elle confie :
Sur les conseils de mon psy et de mon avocate, j’ai envoyé une copie du jugement de divorce aux enfants, avec tous les certificats médicaux, les attestations des services sociaux, mais malgré cela, je n’ai aucune nouvelle d’eux. Ils ne s’intéressent pas à moi.
L’auteure a initié d’autres tentatives pour renouer le contact, en déposant dans les boîtes aux lettres de ses enfants un recueil de poésies rédigées par ses soins, un arbre généalogique avec des photos… en vain.
Également privée de ses petits-enfants, la sexagénaire a saisi le juge pour demander une médiation. « J’ai eu un nouveau petit-fils, et je ne le connais même pas ! ».
Selon elle, l’aliénation ne s’arrête pas là. Elle explique :
Lui est toujours présent. L’emprise continue, au travers l’embrigadement des enfants, au travers le recel de ce qui me revient… Sans compter tout ce que je subis personnellement : des courses-poursuites en voiture, des insultes, de l’intimidation…
C’est la première partie de ce troisième livre, « une approche de ce que je continue à vivre bien que séparée […]. Voici ce que j’ai écrit à l’encre de mes veines ». Dans la seconde partie, l’auteure fait part de témoignages recueillis, et explique ce qu’est le syndrome d’aliénation parentale, et le profil du pervers narcissique aliénant. Elle propose aussi des pistes de réflexion et d’analyse pour que ce syndrome soit reconnu comme étant une secte intrafamiliale. « Ma conclusion, c’est que je suis vivante, je suis libre, mais cette liberté me coûte cher… ».
Aider les autres
Avec Le Tsunami de ma vie, Maryline Josse ne cherche pas à gagner d’argent. Comme pour les deux premiers ouvrages, le but est d’informer. D’ailleurs, l’auteure a également édité un manuel pédagogique d’une vingtaine de pages qu’elle distribue gratuitement.
Afin d’aider d’autres personnes vivant une situation similaire, la Vimeusienne a également rejoint plusieurs associations comme J’aime mes deux parents, ou l’association des grands-mères, qui organisera d’ailleurs une marche blanche pacifique et nationale à Nantes samedi 2 mars 2019 (veille de la fête des grands-mères). Le 25 avril 2019, Maryline Josse se rendra à Lille à l’occasion de la journée internationale contre l’aliénation parentale.
Enfin, en retraite dans un an, cette professeure de lycée et d’université consacrera son temps à la tenue de meetings et à l’organisation d’actions de sensibilisation dans toute la France. Elle conclut :
Toute ma vie, je la passerai à témoigner, pour expliquer ce qu’est l’aliénation parentale, et pour aider les autres. Je me dis que c’est ma mission.
Infos pratiques : Le Tsunami de ma vie de Maryline Josse, chez Édilivre, 210 pages, broché 24,50 euros. Disponible dans les Maisons de la Presse de Blangy-sur-Bresle et Eu, et par correspondance (mail à maryline.josse@live.fr).