
Guylaine Lang-Cheymol, vice-présidente de la Ligue contre la violence routière, Clothilde Ollier, candidate aux municipales à Montpellier et Coralie Mantion d’EELV. (©CN)
Nouvelle thématique abordée vendredi par Clothilde Ollier avec la sécurité routière. La candidate EELV aux municipales à Montpellier sensibilise à la sécurité aux abords des écoles et souhaite y bannir les voitures pour protéger les enfants. Autre mesure défendue, l’instauration de zones à 30 km/h dans les quartiers accompagnées d’aménagements de la voirie. Des propositions soutenues par la Ligue contre les Violences Routières.
Sécurité aux abords des écoles
« L’exemple que l’on donne ici est un exemple parmi d’autres d’un exemple d’aménagement général de toute la ville que l’on souhaite travailler quartier par quartier ». En donnant rendez-vous à la sortie des classes devant l’école Sevigné, Clothilde Ollier illustre la problématique de la sécurité aux abords des écoles. Entre une rue Raimbaud non sécurisée et un boulevard Gambetta très fréquentée, difficile de ne pas voir l’évidence.
Un enseignant, qui précise être neutre politiquement, témoigne : « Sur le principe de plus de sécurité autour des écoles et notamment au moment des sorties, effectivement c’est important. Chaque année, on a au moins un ou deux élèves de renversé sur le boulevard Gambetta ou à la sortie de l’école ». Face à cette situation, il complète : « On a pu évoquer dans des conseils d’école le besoin de piétonnisation ici mais cela n’a jamais vu le jour ». Avec « le FRAC juste en face avec qui on travaille, faire un parvis aurait eu un sens. C’est d’ailleurs arrivé ponctuellement que l’on puisse fermer la rue ». Une demande régulièrement transmise depuis plusieurs années restée lettre morte sans compter le casse-tête lors des sorties scolaires où les groupes doivent jongler pour traverser entre les feux de la circulation et ceux du tramway sur le cour Gambetta.
Ce parvis, Clothilde Ollier promet de l’aménager. « On souhaite travailler avec les parents d’élèves dans les écoles pour sécuriser les abords d’école » indique la candidate EELV aux municipales avant d’expliquer : « Cela passera par fermer le trafic routier devant les écoles pendant les ouvertures et fermetures des classes pour que les enfants puissent circuler sans qu’un véhicule ne passe à toute vitesse. Une voiture n’a rien en faire en ville devant une école ».
Et pour ceux qui ne pourront pas faire autrement que de prendre leur voiture sans pouvoir chercher durant une heure une place pour se garer, Clothilde Ollier indique : « Les parents pourront déposer leurs enfants aux abords de la zone. Ils sauront qu’il n’y a pas de danger, que ce sera fermé et qu’il n’y aura aucun danger. D’ailleurs c’est déjà souvent ce qu’il se passe sans que cela ne soit sécurisé ».
Des zones 30 km/h dans les quartiers
Avec également comme cheval de bataille la généralisation du 30 km/h en ville, quartier par quartier, Clothilde Ollier justifie : « Il faut que ce soit la norme pour un apaisement de la ville. La zone 30 km/h permet derrière d’aménager des trottoirs, d’aménager la voirie accessible aux piétons, aux PMR, aux enfants et surtout, pour les vélos, qu’il y ait des pistes cyclables. Que chacun retrouve sa place dans la pyramide qui est logique. D’abord le piéton, le vélo, les transports en commun et enfin la voiture ».
Évoquant son métier d’infirmière-urgentiste, elle met en avant « 10 morts par an à Montpellier de piétons qui se font écraser. Si on réduit la vitesse à 30 km/h dans les quartiers, quand quelqu’un est renversé, il n’y a plus de décès. À cette vitesse, le temps de réaction permet d’éviter les accidents graves sur les personnes. On baisse de 80 % le risque de mortalité quand on baisse la vitesse de 80 km/h ».
Tout en gardant certains axes « qui seront l’exception à 50 km/h », Clothilde Ollier entend que ces zones à 30 km/h réduisent « le trafic de transit. Ce sont les personnes dans le quartier qui s’y déplacent ». Quant au risque de voir le trafic s’intensifier sur les grande artères, principe des vases communicants, elle défend : « Le passage en zone 30 km/h est étudié, cela n’augmente pas le risque d’embouteillage. Sauvant les modes de transports se transfèrent. Quand on sait que l’on peut aller en toute sécurité d’un point A à un point B, on prend plus facilement son vélo ou un autre mode de transport doux. Si on facilite les choses et que l’on sécurise les enfants dans leur trajet, les parents laissent leur enfant et cela crée de l’autonomie et de la convivialité car généralement ils y vont entre copains ».
L’expertise de la Ligue contre la violence routière
Présente au côté de Clothilde Ollier, Guylaine Lang-Cheymol vient apporter son expertise : « Notre association a pour objectif de réduire l’accidentologie. On considère, et notamment dans cette région, que le taux d’accidents est bien trop important. Trop de gens meurent d’accident de la route dans le département de l’Hérault. Il y a beaucoup de travail à faire et cela peut commencer par les villes ».
Avocat et vice-présidente de la Ligue contre la violence routière, elle explique : « Il est du ressort d’une mairie de pouvoir améliorer la situation et notamment de faire attention aux usagers vulnérables : les enfants, les personnes handicapées, les mamans avec les poussettes, les personnes âgées… ». C’est pourquoi la LVR se montre « très intéressée par la démarche de Clothilde Ollier car elle met en priorité les usagers vulnérables ».
N’étant pas qu’une association de victimes, la LVR est aussi force de propositions. « Nous avons été très promoteur du passage au 80 km/h » cite en exemple Guylaine Lang-Cheymol « On est vraiment à fond derrière l’idée de la ville à 30 km/h qui se développe bien et n’est pas du tout une utopie. Par contre, c’est un renversement de la façon de penser car actuellement tout est fait pour la voiture ». Comme meilleur argument elle pointe les conséquences : « C’est une vraie qualité de vie que l’on retrouve dans les quartiers ».
Quant à la sécurisation des abords des écoles, elle prédit : « Les parents vont s’investir dans la sécurité des enfants car c’est spontané pour eux. Leur donner la parole est aussi très bien car les gens ont déjà leurs solutions, ils connaissent leur quartier et leurs enfants ». Si elle reconnait toutefois « un problème d’acceptabilité des lois un peu sévères » qui doivent être accompagnées « d’une certaine autorité avec des sanctions », Guylaine Lang-Cheymol estime « qu’une fois que les choses sont faites, on les accepte. Il y a un phénomène d’accoutumance au bout d’un moment ».
Face aux sceptiques, la vice-présidente de la LVR met en avant les résultats concrets apportés par les dernières mesures mises en place. Les zones 30 km/h et la sécurisation des abords des écoles proposés par les Verts vont logiquent vers la réduction des accidents selon Guylaine Lang-Cheymol : « C’est du pragmatique qui a du sens car on sauve des vies. C’est un très bel enjeu ».