
Proche de la retraite, Didier Dumanoir n’a pas trouvé de repreneur. (©A.G La Dépêche/Eure-Infos)
Son atelier sent la colle et le cuir. Mais plus pour très longtemps.
Le 24 décembre, Didier Dumanoir fermera définitivement boutique, venant gonfler les rangs des disparus d’Intermarché, à Nétreville. Après le fleuriste Le nid d’Elfes, c’est l’opticien Frédéric Carel qui a souhaité changer d’air. Et, début novembre, posé ses valises au Long-Buisson.
38 ans de métier !
Un cordonnier qui disparaît, c’est encore un « petit métier » rayé de la carte ! « Chaque mois, en France, deux cordonneries baissent le rideau » regrette Didier, le cœur en berne et le soulier lourd.
Car avant la fin de l’année, il tournera le dos à 38 années d’activité : 22 chez Carrefour et 16 à Nétreville.
« C’est une activité linéaire, qui ne connaît ni pics d’affluence, ni baisses de régime. Ici, par exemple, je travaille beaucoup avec les professionnels de la zone industrielle et, bien sûr, avec les habitants du quartier. »
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En vente 30 000 €
Malgré sa bonne santé financière, l’échoppe de Nétreville n’a pas suscité les convoitises.
« Je l’ai mise en vente sur Le Bon Coin. Je n’ai eu aucune réponse, les jeunes se désintéressent du métier » Pourtant, à bientôt soixante ans, notre commerçant était prêt à faire un geste, avec un prix de vente fixé à 30 000 €, stocks compris.
Alors, la mort dans l’âme, il a scotché une feuille blanche sur son comptoir, pour informer la clientèle de sa décision. Irrévocable. « Pour le quartier et sa population, je regrette toutes ces fermetures. C’est moins de vie, moins de services » déplore Didier Dumanoir. Obligé, à son tour de mettre la clé sous la porte…