La start-up toulousaine Preditox teste le « potentiel cancérogène » des molécules à partir de cellules humaines. (©Preditox)
Sommes-nous sûrs de ce que l’on mange au quotidien ? De la crème de beauté posée dans notre salle de bains ? Pesticides, molécules cancérigènes... Détecter les risques est devenu un enjeu de santé primordial au XXIe siècle.
700 composés testés
À Toulouse, la start-up Preditox a pris le sujet à bras-le-corps. Fondée en août 2017 et hébergée au sein de l’Inra (Institut national de recherche agronomique) de Toulouse, à Saint-Martin-du-Touch, Preditox s’est spécialisée dans l’évaluation, en amont, des molécules potentiellement cancérigènes avant la mise en service des produits sur le marché. Développer un test de génotoxicité : voilà le travail de Laure Khoury, la gérante de la société toulousaine. « Nous étudions les composés pour voir s’ils sont susceptibles d’être cancérigènes. 700 composés ont été testés à l’heure actuelle », explique la jeune ingénieure.
Laure Khoury, la gérante de Preditox. (©Preditox)
Crèmes, alimentation…
Préditox intervient en amont pour évaluer l’innocuité de molécules avant de les retrouver sur des produits de consommation du quotidien. Crèmes, métaux, conséquences des pesticides sur l’alimentation… Preditox travaille avec les industries chimique, pharmaceutique, agro-alimentaire et cosmétique pour prévenir ou atténuer « l’effet cocktail du mélange de composés qui peuvent avoir des effets cancérigènes », précise Laure Khoury. Trois jours suffisent pour détecter un « potentiel cancérigène » sur une molécule, et une semaine pour un test plus complet.
Bientôt certifié par l’OCDE ?
Dans ce domaine, Preditox aborde de nouvelles méthodes de test. Les précisions de Laure Khoury :
Tous les tests classiques sont datés et ne sont plus en accord avec les nouvelles réglementations. Exemple avec le test de Ames, conçu dans les années 1970. Notre spécificité, ce sont les tests sur des lignées cellulaires humaines (cerveau, foie, rein…), en collaboration avec la Banque mondiale des cellules. Nous observons si les molécules exercent une cassure sur l’ADN ou non.
La solution de Preditox espère un bel avenir. La start-up est en discussion avec l’OCDE (Organisation de coopération et développement économiques) pour mondialiser la méthode… et la faire reconnaître, le test n’étant actuellement pas réglementaire.
Infos pratiques :
Preditox, à Toulouse. 180, chemin de Tournefeuille.
Plus d’infos sur le site de Preditox.