Journée décisive que celle de ce lundi 17 décembre pour les quatre accusés du tabassage mortel de Savigny-le-Temple, tous membres, de près ou de loin, d’un gang de trafiquants de drogue originaires des Antilles déployés sur l’Île-de-France.
En ce cinquième jour de procès, les protagonistes de l’affaire ont dû entendre en tout début de matinée les réquisitions prononcées contre eux par l’avocate générale. En une trentaine de minutes d’un réquisitoire précis, Milène Blanchard est revenue sur les faits survenus le 10 juillet 2015, dans un pavillon de savignien.
Trafic de drogue
Une nuit d’horreur qui, sur fond de règlement de compte au sein d’un important trafic de drogue entre les Antilles et la métropole, avait provoqué la mort de Vincent Voltigeur, 38 ans, l’un des protagonistes périphérique de ce trafic. Une affaire particulièrement sordide avec, comme toujours en pareil cas, son lot de truanderies et de trahison entre les complices, et au final, l’acte de vengeance impitoyable poussée jusqu’à la barbarie provoquant la mort du « traître » présumé.
Dans notre précédente édition, nous expliquions les circonstances du décès de la victime tabassée à mort, le corps martyrisé par une soixantaine de lésions majeures (coups de pieds, de poings, de tête de genoux et vraisemblablement de crosse de revolver) avec un acharnement digne des pires films du genre.
Mobiles : les représailles après le vol d’une mallette de cocaïne au sein même du gang, ayant entraîné la déstabilisation du réseau métropolitain qui devait bien sûr rendre des comptes de cette disparition auprès de ses fournisseurs antillais.
Condamnations
Dissociant avec netteté les responsabilités, et cela malgré des dénégations et des versions souvent contradictoires des agissements de chacun des protagonistes qui tous se renvoyaient la balle, le parquet général a donc requis 14 ans de détention contre Ellery S., 29 ans, perçu comme le plus impliqué des quatre co-accusés dans cette action punitive. Il écope au final de 12 ans de réclusion criminelle.
Une peine de 10 ans a été prononcée contre Andréa L., 26 ans, brillant étudiant qui a obtenu son bac en prison avec mention très bien. Olivier L., 26 ans, qui avait nié avoir porté des coups, a été condamné à 9 ans de prison.
Jérémie F., âgé de 28 ans, a été acquitté des violences en réunion ayant entraîné la mort sans intention de la donner. Il s’en sort avec 2 ans de prison – le ministère public avait requis 9 ans – et est sorti libre de l’audience.
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