Les sapeurs-pompiers reçoivent leurs tenues de service et d’intervention depuis un an. (©Sdis77)
Le Service départemental d’incendie et de secours (Sdis) délivre depuis un an de nouvelles tenues aux sapeurs-pompiers professionnels et volontaires. En effet, les uniformes SPF1 sont remplacés par les tenues TSI (pour « tenue de service et d’intervention »). Ce changement vise à « moderniser l’ancienne tenue militaire utilisée pendant une quarantaine d’années et qui arrivait en bout de course », analyse le commandant David Roux, du Sdis de Seine-et-Marne.
La fin des bandes réfléchissantes fait réagir
La direction de la sécurité civile, rattachée au ministère de l’Intérieur, a procédé à plusieurs ajustements afin de proposer une tenue se voulant moderne, confortable et ergonomique. Mais hormis la forme du col et du pantalon, l’absence de bandes réfléchissantes près des épaules et des chevilles interpelle.
Et fait bondir un pompier volontaire de Jouy-le-Châtel, l’adjudant-chef Luc Dardenne : « Quand nous arrivons sur un accident et que nous sortons du camion, la première chose que nous posons par terre c’est le pied. » Sans bande réfléchissante sur les membres inférieurs, le pompier briard craint pour sa sécurité et celle de ses collègues alors qu’ils sont amenés à intervenir dans des villages parfois peu pourvus en éclairage public : « J’ai peur que les automobilistes ne voient plus les pompiers sur le bord des routes, surtout la nuit, et qu’il y ait des morts. En tant que chef d’équipe, lorsque nous partons à six j’ai envie que nous revenions tous. »
Le drame de Loriol et la mission Pourny
Les deux bandes réfléchissantes placées à hauteur des épaules et des jambes répondaient aux normes de haute visibilité d’antan, mais « celles-ci ont évolué », reprend le commandant Roux. Un événement dramatique a notamment bouleversé les précautions prises en matière de visibilité et de sécurité d’une manière générale : le drame de Loriol-sur-Drôme. Le 29 novembre 2002, cinq sapeurs-pompiers meurent au cours d’une intervention pour un accident de la route, tous fauchés par une voiture lancée à près de 160 km/h sur une portion limitée à 90 km/h.
Le ministère de l’Intérieur confie alors au colonel Christian Pourny, chef de l’Inspection de la sécurité civile, la mission d’étudier et de faire des propositions pour améliorer la sécurité active et passive des intervenants. Les recommandations de la « mission Pourny » portent notamment sur une meilleure visibilité du personnel et des véhicules en intervention.
Pas de bandes mais un gilet réfléchissant
De nouvelles préconisations sont formulées en matière de haute visibilité et, depuis, en plus d’un balisage renforcé et de nouvelles consignes adressées aux centres d’incendie et de secours en cas d’intervention sur la voie publique, les sapeurs-pompiers sont équipés de gilets réfléchissants de couleur jaune ou rouge qu’ils endossent par-dessus leur tenue TSI ou SPF1.
« Le gilet assure la sécurité des agents et la visibilité de ceux-ci est assurée tant qu’ils sont dans leur véhicule grâce au balisage (un périmètre de sécurité est assuré grâce à des cônes, ndlr) », plaide le commandant David Roux, tout en précisant que les bandes réfléchissantes n’ont pas disparu sur les tenues utilisées pour combattre les incendies.
Enfin, le Service départemental d’incendie et de secours précise que les nouvelles tenues TSI sont fabriquées à partir de matières antifeu et que le nombre de fermetures et de poches a été revu à la hausse.