Jo Baron sera jugé en appel, mercredi 19 octobre, à Rennes, dans l’affaire de la chute du portique écotaxe, sur la RN 12, à Lanrodec, entre Guingamp et St-Brieuc (Côtes-d’Armor)
Un tournant. Une étape décisive. Mercredi 19 octobre, Jo Baron sera au tribunal de Rennes. Jugé en appel pour la chute du portique éco-taxe de Lanrodec, en novembre 2013, l’agriculteur voit, peut-être, le bout du tunnel.
La fin de trois années de galère, d’engagement de démarches judiciaires lourdes. En plus de l’aspect strictement humain, l’affaire lui a coûté cher, très cher même. « Près de 14.000 euros auxquels il faut ajouter les faux frais comme les voyages à Paris, détaille l’intéressé. Au total, j’ai payé plus de 15.000 euros. » Sans avoir reçu, selon ses dires, un seul centime de la profession.
« La justice ne peut pas se tromper deux fois »
Malgré tout, dans sa mésaventure, Jo Baron est soutenu. Un comité local lui apporte son aide. Et l’agriculteur s’est offert les services d’un as du barreau, une légende : Me Eric Dupond-Moretti, qui a déjà défendu, par le passé, Bernard Tapie, le handballeur international Nikola Karabatic, le footballeur du Real Madrid Karim Benzema, ou bien encore Yvon Colonna.
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Comment le Lanrodécien se sent-il, à une semaine du jugement en appel ? « Serein », avoue-t-il, installé à la table de sa cuisine.
Stressé, je le serai peut-être au dernier moment. Mais je reste serein. La justice a le droit de se tromper, mais si les appels existent, c’est bien pour quelque chose. Je me dis qu’ils ne peuvent pas se tromper deux fois
La première fois, Jo Baron avait été condamné à verser une amende à l’Etat ; il devait sortir de son porte-monnaie la somme de 1,3 million d’euro. Evidemment, il avait fait appel.
Des signes de fatigue
Quasiment trois années après la chute de l’écoportique, sur la RN 12, l’homme affiche des signes, légitimes, de fatigue. « Tout ça commence à être long, soupire-t-il, en regardant ses amis. Par moments, je suis fatigué. Et plus on va se rapprocher de l’échéance, plus ce sera… » Il lève les yeux au ciel.
Usé, donc, mais déterminé. C’est bien connu, les Bretons sont des hommes solides et les agriculteurs encore plus. « De toute façon, tout le monde sait qui a mis le feu, sauf que personne ne le sait, glisse Jo Baron, avec malice. C’est tellement gros, tellement flagrant. »