Le maire du Perray-en-Yvelines entre 1971 à 1978 et de 1985 à 1989, Alphonse Marest est décédé le 13 décembre. Il avait 97 ans.
Retraité de la médecine depuis juillet 1985, maire honoraire depuis 1989 et fondateur d‘Histoire et Mémoire du Perray-en-Yvelines, il restait une figure de la commune.
« J’ai été comblé ! », confiait-il aux Nouvelles en 2015. Agé de 94 ans, l’ancien médecin généraliste, avait reçu Les Nouvelles, pour évoquer sa carrière.
« Monsieur Marest constitue aussi pour moi un modèle d’engagement au service de ses concitoyens », a salué Patrick Béguin, président de l’association historique.
Les obsèques d’Alphonse Marest auront lieu vendredi 21 décembre, à 15h30 en l’église du Perray-en-Yvelines.
Une vie d’engagement
C’est en février 1946 qu’Alphonse Marest, ancien externe des Hôpitaux de Paris, reprend le cabinet du docteur Garfunkel, médecin juif mort des suites de sa déportation en Allemagne. Pendant la guerre, le jeune praticien signe de faux certificats médicaux pour éviter des emprisonnements à de jeunes Versaillais. «Mais, je ne veux pas me faire passer pour un héros que je ne suis pas», précise-t-il immédiatement. Ses actes de bravoure ne seront tout de même pas oubliés au moment de sa remise de Légion d’honneur en 1994.
En 39 ans d’exercice de la médecine, il a soigné des milliers d’habitants de sa ville et fait partie des sapeurs-pompiers.
Alphonse Marest ne voulait pas faire de politique. «En 1947, alors que je venais de m’installer au Perray, le maire est venu me chercher. Sa liste était officiellement apolitique mais tout le monde savait qu’elle était de droite. J’avais peur que des patients ne veuillent plus venir à cause de mes idées. Mais finalement, tous sont restés même ceux qui ne partageaient pas mes idées.»
Une fois ses états d’âme mis de côté, Alphonse Marest se lance. Il siégera pendant 42 ans, de 1947 à 1989 au conseil municipal.
En 1971, il est élu maire pour la première fois.
Un très beau score qui ne suffira pas à le convaincre de rester en place.«La loi électorale avait changé et assumer mes fonctions de médecin et de maire devenait impossible.»
Alphonse Marest préfère ainsi démissionner en 1978.
Inaugure la déviation de la nationale 10
En 1976, il inaugure la déviation de la nationale 10 qui traversait alors la commune. «C’était infernal», se souvient-il. «Mais, cette traversée du village permettait aux commerçants de vivre. Alors pour compenser, nous avons fait augmenter la population de 30 %.»
À la faveur de sa retraite en 1985, il redevient maire cette année-là, pour quatre ans encore.
En 1989, le préfet le nomme maire honoraire. «C’est assez confortable comme situation : vous êtes invités partout, avez droit à des honneurs et tout ça sans avoir la moindre responsabilité», s’amuse-t-il.
La retraite de son cabinet médical, puis de la mairie, pousse Alphonse Marest à se trouver une nouvelle passion : ce sera l’histoire.
En 1993, il publie Perray et Perrotins, une monographie de sa commune. Elle reste une bible pour tous les historiens du Perray-en-Yvelines.