« Le centre-ville est un véritable parking géant, on ne peut plus faire un pas, il n’y a que des véhicules partout. Arrêtons ! Laissons la place au cycliste, aux piétons et les commerces fonctionneront mieux… » a estimé Laurent Longet lors du dernier conseil municipal de Gisors, dans l’Eure. (©L’Impartial)
Avec 49 points à l’ordre du jour, le conseil municipal de Gisors, dans l’Eure, promettait d’être riche en débats. La promesse a été tenue !
L’année s’est refermée avec une dernière séance qui comportait un vote décisif en faveur des grandes orientations dessinées dans le cadre du nouveau plan local d’urbanisme.
C’est Emmanuel Hyest qui a ouvert le bal. L’adjoint en charge de l’urbanisme a présenté les trois axes envisagés dans le cadre de l’évolution de la capitale du Vexin normand à l’horizon 2030.
Premièrement, conforter la place de ville centre de Gisors sur le plan économique et commercial. Le deuxième axe concerne la mise en valeur de l’identité patrimoniale, paysagère et culturelle de Gisors, avec la réappropriation des berges et aussi un point important sur la protection du foncier… Le troisième point concerne la qualité résidentielle à travers la promotion d’une nouvelle forme d’habitat collectif ou de maisons de ville. Le but est d’arriver à une densification acceptable pour les habitants.
Quid du quartier de la gare ?
Car avec un taux de progression annuel de la population de 0,5 %, entre 2010 et 2015, le cap des 12 800 habitants devrait être franchi pour les douze prochaines années. Une tendance plus raisonnable en comparaison du PLU actuel qui tablait sur 14 000 habitants.
Et l’élu de balayer les différents scénarios du projet de la future ZAC du quartier de la gare.
L’objectif principal de ce quartier de la gare est de mêler les espaces économiques et résidentiels à parité.
Avec l’arrivée de la fibre, le quartier pourrait ainsi bénéficier d’activités tertiaires, artisanales et d’un habitat collectif groupé pour un total de 203 logements.
D’autres scénarios tablent sur la sortie de terre de 187 maisons individuelles. Avec en ligne de mire un volet environnemental rappelé par Emmanuel Hyest – après une remarque soulevée par l’élu d’opposition Anthony Auger – notamment grâce à chauffage urbain plus écologique.
« Laissons la place aux cyclistes »
L’opposition plus franche est étonnamment venue de Laurent Longet, conseiller municipal divers gauche, pour qui les arguments avancés par la majorité en place n’ont pas franchement convaincu.
Il s’est expliqué au cours d’une allocution fleuve :
Les nouvelles technologies font que les espaces coworking et le télétravail se développent. Donc, pourquoi créer un pôle tertiaire ? La population n’augmente pas depuis 15 ans. Passer à 12 800 habitants pourquoi pas, mais a-t-on les moyens ?
Et de s’énerver à l’attention de Chrystel Vivier, la maire adjointe en charge de la vie associative, qu’il a vraisemblablement jugée pas assez attentive : « Si ça ne vous intéresse pas sortez ! » avant de continuer, non sans virulence, son propos.
Morceaux choisis :
Ne faudrait-il pas mieux laisser l’arrière de la gare en zone agricole, et rénover le centre-ville et les quartiers existants ? Le centre-ville est aujourd’hui un véritable parking géant, on ne peut plus faire un pas, il n’y a que des véhicules partout. Arrêtons ! Laissons la place au cycliste, aux piétons et les commerces fonctionneront mieux… Libérez le centre-ville des voitures et vous verrez que ça ira nettement mieux ! Cette nouvelle ZAC est inutile. Mon discours est politique, c’est celui d’un homme qui fait de la politique au sens noble du terme.
Le maire irrité
Une longue tirade qui n’a pas manqué de faire réagir le maire (LR) Alexandre Rassaërt, rappelant le contexte des dernières élections municipales – qui avaient vu au deuxième tour le candidat PS Laurent Longet rallier le maire sortant Marcel Larmanou (PCF) pour tenter de battre la droite (NDLR).
Franchement, vous avez pris plus de décisions politiciennes que moi ces dernières années… Ne donnez pas de leçons à qui que ce soit ici, de l’opposition à la majorité, nous avons le droit d’appartenir à un parti politique, ce n’est pas pour cela qu’on est plus bête que vous.
La majorité a répondu à une allocution très virulente de l’élu d’opposition Laurent Longet (divers gauche).