Le Garrevaquois Vincent Sablong a des multiples cordes à son arc, il enseigne désormais le graphisme à Toulouse. (©VDML)
Vous vous êtes peut-être déjà demandé, au détour d’une galerie d’un musée ou d’une exposition, qui se cachait derrière tout ce travail de mise en scène.
Depuis quelques années déjà, le Musée et jardins du canal du Midi de Saint-Ferréol fait appel aux talents de Vincent Sablong, muséographe, graphiste, peintre… un Garrevaquois aux multiples casquettes. « J’ai un profil quelque peu atypique », concède-t-il.
Ce sont eux, les muséographes et scénographes, ces petites mains qui, à l’abri de tous les regards, mettent en valeur les œuvres de peintres, sculpteurs et autres artistes.
C’est un métier qui peut se pratiquer partout où une offre culturelle est présente, notamment en dehors des grandes métropoles.
Concepteur d’histoire
Mais alors, que différencie un scénographe d’un muséographe ? « Le premier met en forme le scénario qui lui est présenté tandis qu’un muséographe intervient beaucoup plus en amont sur le projet, il en est le coauteur… et parfois même l’auteur », distingue Vincent Sablong pour qui l’exposition temporaire « Pop-up le Canal » du Musée et jardins du canal du Midi est un moment particulier.
Je l’ai réalisé de A à Z. Mais ce cas de figure est assez rare. En général je fais de la scénographie sur des expositions temporaires, plus ou moins conséquentes, mais dont le projet reste toujours accessible et gérable par un indépendant comme moi.
Autre point de convergence : la muséographie ne s’exerce pas seulement dans le cadre des musées. Il s’agirait d’un aménagement de l’espace pouvant se retrouver sur de l’événementiel. « C’est de l’architecture éphémère, de l’image en immersion », s’amuse-t-il à comparer.
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Comprendre le monde à travers l’art
À la différence du graphisme, que le Garrevaquois a étudié, la muséographie veille à travailler l’espace et non l’image.
Il faut prendre en compte les éléments sensibles auxquels le spectateur va se confronter. Il y a un côté démiurge à créer une histoire.
À l’école, ce sont l’art et la philosophie qui suscitent le plus l’intérêt de ce Parisien d’origine. Son goût pour le dessin, venu de l’enfance, ne l’a jamais quitté tant et si bien qu’il entreprend des études à l’École municipale supérieure des arts et techniques (Emsat) de Paris en graphisme appliqué.
Le dessin est une porte d’entrée vers la compréhension du monde. Il permet de traduire des choses parfois difficiles à exprimer à l’oral, nous pousse à nous interroger et interroger le monde.
Et c’est à travers la typographie, une discipline qui le mène au Scriptorium de Toulouse, que Vincent Sablong va continuer à étudier le monde. « La typographie est une sorte de synthèse, elle relie les époques, les pensées et mouvements philosophiques. Elle est au cœur de la transcription », précise-t-il.
Ces connaissances techniques acquises tout au long de sa formation conduisent le Garrevaquois vers la communication, la direction artistique ou encore le graphisme culturel.
Il réalisera notamment des pochettes d’album pour le groupe toulousain Zebda, développera des jeux éducatifs pour le jeune public du musée Ingres de Montauban et participera à la mise en place de diverses expositions.
« La muséographie est apparue dans ma vie au moment où le graphisme a évolué. Les nouvelles techniques liées au numérique ont vidé le graphisme de ses enjeux, regrette Vincent Sablong. L’art est supposé servir de transcription mais beaucoup le transforment en discours, parfois politique. »
Le Lauragais évoque d’ailleurs cet assujettissement de l’art à l’argent, chose qu’il ne conçoit pas, lui qui s’est toujours intéressé à l’art populaire.
Angélique Passebosc
Plus d’informations sur le site Internet de Vincent Sablong.