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D'une rencontre dans un bar breton, Eflamm Le Cornec publie un témoignage sur un bipolaire

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Eflamm Le Cornec a rencontré Eric dans un bar il y a huit ans : de leur travail est sorti un livre témoignage sur un bipolaire.

Eflamm Le Cornec a rencontré Eric dans un bar breton il y a huit ans : de leur travail durant huit ans est sorti un livre témoignage sur un bipolaire. (©Pontivy Journal)

Un road-trip entre le Finistère et la Serbie, passant de la folie onirique au sursaut écologique. Tel est le résumé du livre d’Eflamm Le Cornec, La Truite d’Hollywood : le témoignage d’un bipolaire, rencontré par hasard dans un bar finistérien il y a huit ans…

En buvant une bière…

Des nuages blancs en forme de poissons au-dessus d’un homme avec une épuisette et un seau. À ses pieds, des poissons morts. C’est le dessin qui orne la couverture de La Truite d’Hollywood, le premier livre d’Eflamm Le Cornec.

Il le signe de son surnom Kabiten, capitaine en breton. « C’était mon surnom il y a longtemps, Eflamm, capitaine Flam… » Il sourit.

Kabiten a mis huit ans pour accoucher de ce livre, « une histoire vraie vécue par quelqu’un que j’ai rencontré de façon fortuite dans un pub à Morlaix ». Ou la dérive bipolaire d’un maniaco-balkanique : le sous-titre du livre est une information supplémentaire.

En buvant une bière, il me raconte cette fabuleuse crise, une crise fantastique, une folie onirique : c’est un héros qui sort du sens commun, qui invente un monde à lui. Il avait une femme, un fils et un travail, il avait presque oublié qu’il était bipolaire depuis des années, même s’il suivait un traitement. La maladie était comme endormie chez lui.

130 tonnes de truites empoisonnées

Il y a huit ans, ce pisciculteur du Finistère perd toute sa production, à cause d’une vaste pollution de rivière : « 130 tonnes de truites empoissonnées en 15 minutes ».

C’est l’écœurement, il est atteint par cette catastrophe. Six mois plus tard, il laisse sa famille et part en Serbie comme volontaire sur des chantiers humanitaires. Il pense qu’il va se refaire la cerise là-bas, se reconstruire.

Mais au lieu de rester 15 jours sur ces chantiers, il sombre dans la folie ; la maladie le rattrape. « Il bascule de l’autre côté du miroir, une force le manipule comme une marionnette ». Il ne rejoindra pas sa femme et son fils à Venise, en Italie, comme c’était prévu entre eux.

Ensemble, ils retournent en Serbie

Durant huit ans, Eflamm Le Cornec, Finistérien installé à Gueltas, a accompagné Eric (prénom d’emprunt). Le premier soir, il lui parle durant trois heures non-stop, comme un besoin de cracher cette histoire ; « il était humilié par son hospitalisation ».

Eric a couché des fragments de sa vie dans un carnet, Eflamm le compulse, « il parlait de lui à la troisième personne, il écrivait au passé simple et pas au présent ».

Une vingtaine d’heures d’enregistrement, des prises de notes, des rencontres avec les témoins de la vie d’Eric. Petit à petit, Eflamm Le Cornec se fond dans cette histoire. Jusqu’à retourner avec lui, en Serbie.

On a refait les mêmes marches, on a suivi son itinéraire tragique. Il m’a fallu huit ans pour le convaincre de livrer son histoire à l’état brut. Dans la démence, il y a aussi une vérité : tout est codé, il y a beaucoup d’écologie dans ce texte. Mais c’est de l’hyper-lucidité ou de l’hyper-réveil sur le monde qui l’entoure. Il est très connecté aux enjeux de la nature.

Du piano

Eric a lu le livre ; il en est « très fier. C’est un aboutissement pour lui. Il retrouve une forme de dignité par rapport à son hospitalisation. Il est fier, mais il a honte de ce qu’il a vécu, alors que c’est extraordinaire ». Il n’écrit plus, il fait aujourd’hui du piano. « Ça l’apaise, il a besoin de faire quelque chose de créatif ».

Eric voulait juste un shoot de bonheur pour oublier le bruit des pelles qui raclent le fond des bassins à truite.

Pour illustrer le livre, Eflamm a fait appel à une amie artiste peintre, installée dans l’Aude : Yseult Houssais a exécuté une dizaine de gravures « oniriques et fantastiques. Ça colle assez bien ».

Infos pratiques. La truite d’Hollywood, ou la dérive bipolaire d’un maniaco-balkanique, de Kabiten. 93 pages, 9,90 €. En vente au bar Le Grenier à bières et à l’espace culturel Leclerc à Pontivy (Morbihan) ; à l’épicerie-bar-crêperie Le Saint-Aignan à Saint-Aignan (Morbihan).  Renseignements et commandes par mail : tanvezganin@neuf.fr


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