Ils ne passeront pas Noël derrière les barreaux. À Caen (Calvados), deux trafiquants de stupéfiants âgés de 36 et 45 ans ont vu, vendredi 21 décembre 2018, la cour d’appel décider l’aménagement ab initio de leur peine de prison. Les deux hommes ont écopé de douze à dix-huit mois de prison, dont six avec sursis, pour avoir écoulé cannabis, héroïne et cocaïne pendant près de deux ans, à Vire.
Avec la compagne de l’un d’eux, une femme qui était alors employée à la bibliothèque de Vire, ils fournissaient plus d’une trentaine de clients. Lors de l’audience, le 24 octobre dernier, l’avocat général leur avait reproché d’assurer leurs livraisons « de jour comme de nuit ». Philippe (nom d’emprunt), un père de famille de 36 ans sans emploi, avait été interpellé grâce à une dénonciation anonyme. Déjà condamné à douze reprises pour vol, violences et trafic de drogue, il avait expliqué se fournir à Flers et L’Aigle, où il achetait « surtout des barrettes de shit ». Entre 2015 et 2017, l’homme avait ainsi revendu au moins 600 grammes de cannabis et 120 grammes d’héroïne. Déjà condamné à quatre ans de prison pour des faits identiques, le second dealer présumé cachait sa drogue chez sa mère. Lors de leur perquisition, les gendarmes avaient découvert deux balances de précision, quatre téléphones portables mais surtout plus de 1 000 € en liquide et de la résine de cannabis. Pratiquement illettré, Nicolas (nom d’emprunt) confiait la logistique de sa petite entreprise à sa compagne, qui avait expliqué avoir accepté de l’aider « par amour ». La quadragénaire s’occupait notamment de la comptabilité. Il pouvait aussi lui arriver d’assurer le lien avec certains clients et de leur remettre leurs doses. Originaire d’Alençon, cette femme payait ses dettes et ses factures « avec l’argent de la drogue ». Lors de l’audience, les deux avocates du trio avaient tenté de faire annuler toute la procédure, assurant que les écoutes téléphoniques à l’origine de l’arrestation des trois prévenus n’auraient pas été encadrées dans les règles de l’art. Un argument balayé de la main par la cour, qui a en revanche décidé de placer les deux hommes sous bracelet électronique. Jusque-là inconnue de la justice, la femme « qui était au courant de tout » avait quant à elle écopé de six mois de prison avec sursis, assortis d’une mise à l’épreuve de deux ans.
BM (PressPepper)
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