Depuis 15 jours, Mireille et Sonia s’arrachent les cheveux avec les services clients de leurs opérateurs téléphoniques respectifs : Orange et SFR. Les deux voisines qui vivent à la campagne, dans la vallée d’Ableville à Ablon, près de Honfleur (Calvados), n’ont plus de téléphone fixe, plus d’Internet, et vivent dans une zone blanche désertée par la téléphonie mobile. Tout au plus quelque fois, arrivent-elles à capter un petit SMS en positionnant le téléphone dans un endroit précis de la maison.
Et depuis le 17 décembre 2018, elles sont totalement injoignables par leurs proches. La faute à un arbre tombé dans la nuit du 16 au 17 décembre 2018 sur les fils téléphoniques du chemin d’Ableville, à quelques encablures de leurs habitations. A l’origine seulement. Car depuis, l’arbre a été retiré par les services municipaux, mais la ligne téléphonique ne fonctionne toujours pas pour ces deux abonnées infortunées.
Malgré l’intervention de techniciens sur le réseau extérieur, et malgré leurs multiples relances des SAV d’Orange et SFR, le service tant attendu est toujours aux abonnés absents.
3 km pour téléphoner
Pour téléphoner, elles doivent faire 3 km en voiture afin de capter du réseau dans le village, et « harceler » les opérateurs à l’autre bout du fil.
Orange m’a dit qu’ils m’envoyaient quelqu’un chez moi… le 10 janvier 2019 seulement !
s’exclame Mireille, veuve, qui vit seule chez elle et se sent d’autant plus coupée du monde.
Des amis s’inquiètent car je ne réponds plus au téléphone forcément. Ils s’appellent entre eux, ceux qui sont au courant de la situation peuvent les rassurer, mais quand même, c’est pas une vie !
De son côté, Sonia, enseignante, ne peut pas préparer ses cours pour la rentrée de lundi 7 janvier 2019, et ces ados à la maison sont aussi privées de toute connexion avec le monde extérieure depuis le début de leurs vacances :
C’est là qu’on se rend compte en effet de notre totale dépendance à la technologie. Mais aujourd’hui, toutes les démarches ne peuvent être faites qu’en ligne. Ma fille doit s’inscrire pour sa prochaine école, les clôtures ont lieu en janvier, et on n’a pas d’accès à Internet depuis deux semaines. Ce n’est quand même pas normal, on est en 2019 !