Le 7 janvier devait marquer la venue de l’Agence régionale de Santé à Cherbourg. Le rendez-vous a finalement été annulé, mais les agents du Centre hospitalier du Cotentin, soutenus par des usagers et des habitants, se sont réunis en nombre. Ils étaient près de 400 dans la cour de l’établissement de santé, tous là pour dire stop à ces « décisions unilatérales qui nuisent à la qualité du service que l’on rend. »
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Tous s’inquiètent de l’annonce, le 27 novembre dernier, de la suppression de 190 équivalents temps plein sur l’établissement. Des suppressions de postes sont déjà annoncées dans certains services.
« Le personnel est inquiet »
Sandrine Gamblin, au nom de l’intersyndicale, a pris la parole :
Nous demandons à l’ARS et au ministère de la Santé d’apporter l’aide nécessaire à cet établissement public, seul garant d’une véritable solution pour la santé de la population du Nord-Cotentin, et sans contrepartie. Le personnel est inquiet et se mobilise. Entendez notre appel à l’aide. Ne laissez pas l’inquiétude se transformer en colère !
« Bonne santé, et surtout une bonne santé »
L’assemblée a ensuite choisi de prendre la direction du direction du bureau du directeur, Maxime Morin, afin de lui souhaiter « une bonne année, et surtout une bonne santé ». Le directeur a reçu une délégation, écouté leur message et leurs nombreuses questions. Pourquoi 190 postes ? Comment va-t-on assurer la qualité des soins avec moins de personnel ? Pourquoi avoir choisi de supprimer des lits ? On a multiplié les restructurations, où sont les résultats ?
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Poursuite de la mobilisation
Le directeur a apporté sa réponse :
Je ne parle pas de chiffres pour le plaisir. La réalité, c’est qu’on n’est plus autonomes. Sur les premières semaines de 2019, je suis incapable d’engager la moindre dépense en investissement, même pour du changement de matériel. On a besoin d’aides pour fonctionner et sans elles, on ne fait rien. Quand on nous demande de nous expliquer sur certaines dépenses : soit l’activité ne justifie pas les moyens mis en œuvre, soit les moyens que nous avons sont supérieurs à d’autres hôpitaux.
Quand la question de la particularité géographique de Cherbourg est évoquée, le directeur répond :
Nous n’avons pas 16 millions d’euros liés à notre isolement géographique. On fait tout pour maintenir l’activité et la qualité de service.
Après un temps d’échange, les représentants syndicaux, suivis du personnel, ont choisi de quitter la salle, peu satisfaits des éléments apportés par la direction. Tous sont décidés à se faire entendre et à poursuivre la mobilisation, avec, ils l’espèrent, le soutien de la population et des élus.