Ses violences, K. les explique par sa grande fatigue… à son retour de congés.
J’avais passé une mauvaise journée, je voulais rester seul et avoir de l’espace pour moi.»
Alors lorsqu’une passagère du Rer D lui a demandé de s’écarter afin de s’asseoir, l’homme, au physique impressionnant, domicilié à la cité de la Fauconnière, à Gonesse (Val-d’Oise), ne l’a pas supporté et lui a porté deux coups de pied au thorax.
« Gratuitement j’ai reçu deux coups de pied »
Les faits se sont déroulés jeudi 3 janvier, vers midi. Selon la victime, son agresseur avait allongé ses jambes sur le siège devant lui bloquant l’accès aux autres places assises.
À quatre reprises je lui ai demandé pardon. Je n’ai pas forcé le passage. Gratuitement j’ai reçu deux coups de pied dans la poitrine qui m’ont projetée contre la paroi vitrée de la rame », explique-t-elle en larmes à la barre du tribunal correctionnel de Pontoise, lundi 7 janvier.
« J’aurais pu me défendre, mais j’ai pensé à mon enfant, j’ai eu peur que ça n’aille encore plus loin. » Elle alerte la police qui interpellera, non sans mal, l’auteur des violences en gare de Garges-Sarcelles. Ce dernier s’étant vivement débattu portant notamment un coup de pied à la main gauche d’un fonctionnaire.
« Madame a été victime de ma fatigue »
Depuis le banc des prévenus, s’il a reconnu les violences, K. a toutefois largement nuancé les faits.
J’étais paisiblement assis en tailleur et non pas avec les pieds sur le siège comme elle le dit et elle m’a bousculé. J’ai eu un mauvais réflexe », souligne le colosse qui précise ne pas l’avoir frappée au thorax mais dans le bas ventre. Je n’aurais pas dû réagir comme ça. Madame a été victime de ma fatigue. »
Concernant les violences sur les policiers, le prévenu n’évoque cette fois pas de fatigue mais dénonce l’attitude des membres des forces de l’ordre.
Ils m’ont attrapé par le col et tiré de force hors du train sans même me demander de descendre. J’ai commis quelque chose de grave, mais ce n’est pas normal que la police outre passe la loi, ce n’est pas correct. »
Il se fait passer pour un Anglais
Des fonctionnaires auxquels il s’était présenté comme un Anglais de passage en France « car on considère mieux les étrangers que les Français », s’exprimant dans la langue de Shakespeare, « je revenais d’Angleterre, c’est pour ça ».
Il s’était même inventé un enfant de deux ans qu’il avait eu avec une femme dont il a depuis divorcé. « Tout ça c’était n’importe quoi », reconnaît-il à l’audience sans s’expliquer davantage.
Déséquilibre psychique
Si l’expert psychiatrique a soulevé chez le prévenu un déséquilibre psychique et un trouble du comportement, il a toutefois conclu que ce denier ne présentait ni abolition ni altération du discernement au moment des faits.
Dénonçant des faits graves et une absence totale d’empathie envers la victime, la procureur de la République a requis douze mois de prison dont quatre mois assortis du sursis mise à l’épreuve.