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Ils rouent de coups de faux policiers, près de Rouen : « On a paniqué ! »

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Quatre hommes ont été condamnés pour avoir tabassé une bande d'amis qui s'amusait à jouer aux polciers avec un gyrophare acheté sur internet, en août 2018.

Quatre hommes ont été condamnés pour avoir tabassé une bande d’amis qui s’amusait à jouer aux policiers avec un gyrophare acheté sur internet, en août 2018. (©Adobe stock)

Adama*, Théo*, Zack, et Abou ont été jugés lundi 7 janvier 2019,  par le tribunal correctionnel de Rouen (Seine-Maritime) pour des faits de violences et de non-assistance à personne en danger. Ils ont tabassé une bande d’amis qui procédait à de faux contrôles de police. Récit.

LIRE AUSSI : Près de Rouen, ils jouent aux policiers et se font tabasser après un « contrôle »

Tout commence dans la nuit du 10 août 2018 à Petit-Couronne. Trois hommes circulent à bord d’une camionnette et décident de s’amuser en utilisant un gyrophare acheté sur Internet, en contrôlant des automobilistes. Une BMW blanche où se trouvent Adama*, Théo*, Zack, et Abou qui n’apprécient pas du tout la blague, souhaite avoir des explications.

La victime inconsciente perd son sang

Une course-poursuite s’engage alors dans la ville, la BMW tente une première fois de faire arrêter la camionnette, mais celle-ci parvient à s’échapper avant d’être stoppé définitivement. « S’en suit une scène de violence sur le conducteur de la camionnette qui perd connaissance sous la violence des coups, lui occasionnant une incapacité de dix jours, puis ensuite sur le passager qui s’agenouille devant ses agresseurs en demandant que cela cesse et en s’excusant à plusieurs reprises », relate la présidente du tribunal.

Devant la barre du tribunal, Zak et Théo reconnaissent les faits et expriment des regrets. Abou et Adama sont poursuivis pour ne pas avoir porté assistance aux victimes ou appelé les secours. Ils reconnaissent également les faits : « Leurs amis étaient là, je pensais qu’ils appelleraient les secours. »

« Et vous êtes partis en laissant une des victimes inconsciente, tremblante et perdant du sang ? », demande la présidente du tribunal. « Oui. On était paniqué, on n’a pas réfléchi », répondent les deux prévenus.

« Ils se sont comportés comme des coqs »

Le ministère public s’interroge :

Comment des jeunes aussi bien insérés en arrivent à commettre des faits aussi graves sur fond d’histoire enfantine ?

La magistrate a tenu à rappeler aux prévenus que « ce n’est pas parce que vous comparaissez libre aujourd’hui, que les faits ne sont pas graves messieurs ! » Pour la représentante du procureur, « ils se sont comportés comme des coqs », voulant avoir le dernier mot et demandant des comptes aux victimes. Doutant sérieusement du nombre de coups donnés, elle requiert à leur encontre des peines allant de deux mois de prison avec sursis à 18 mois de prison avec sursis.

« Ce ne sont pas des voyous »

Pour la défense, maître Massardier indique pour sa part que « les victimes ont aussi leur part de responsabilité et qu’il est important de définir le rôle de chacun », soulignant les incohérences des dépositions des victimes tout en dénonçant une enquête menée par la police à charge.

En réponse, maître Merabet, indique que ses clients ne sont pas des « voyous » : « Ils ont dérapé ce jour-là ! » Cet avocat a demandé au tribunal des peines plus légères et la relaxe de ses deux clients du chef de non-assistance à personne en danger.

Le tribunal déclare Adama coupable de non-assistance à personne en danger, mais le relaxe des faits de violence et le condamne à trois mois de prison avec sursis. Théo et Zack sont déclarés coupables des violences, mais relaxés de non-assistance à personne en danger et condamné à  huit et six de prison mois avec sursis. Enfin, Abou quant à lui, est reconnu coupable et condamné à trois mois de prison avec sursis **.

* Les prénoms ont été modifiés

** Ces peines sont susceptibles d’appel. Toute personne est présumée innocente tant que toutes les voies de recours n’ont pas été épuisées.

Frédéric Bernard


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