Frédéric Valletoux est le maire de Fontainebleau, et le président du comité directeur de forêt d’exception.
Comment concilier la protection et l’attrait croissant pour la forêt de Fontainebleau ?
Frédéric Valletoux : Fontainebleau est par essence une forêt multifonctionnelle qui doit concilier un nombre important d’usages et d’usagers à la fois dans le temps et dans l’espace. Il faut innover en termes de gouvernance, et la démarche « Forêt d’exception », lancée en 2010 à l’initiative de l’ONF, en propose une approche renforcée et inédite. Depuis cette date, elle permet de mettre tous acteurs- autour de la table, dans une vision partagée des enjeux secteur par secteur, sujet par sujet. Cela reste une démarche souple de coopération projet par projet. Ce n’est pas une nouvelle structure juridique ou un étage supplémentaire au millefeuille. C’est vraiment le seul lieu où j’ai assisté à un vrai travail partenariat autour des enjeux forestiers.
Quelles mesures sont les plus urgentes ?
Il y a trois objectifs prioritaires sur le massif : l’engagement des partenaires et de la population locale, l’appropriation par la société des actions et de la gestion conduites en forêt et l’apport de valeur ajoutée à la forêt et son territoire durablement et globalement. Au total, une cinquantaine de projets ont été élaboré. Ils pourront être portés « à la carte », c’est-à-dire que chacun en décide librement. Ils s’inscrivent dans des engagements forts, suivis d’actions concrètes, comme la mise en place d’un observatoire des paysages, la création d’un parc animalier. La propreté va être assumée comme une priorité collective grâce à une aide financière plus soutenue du Département et de la Région, avec notamment le lancement d’une application mobile et promotion d’actions participatives de nettoyage.
Où en est la candidature de Fontainebleau pour le classement du domaine au patrimoine mondial de l’UNESCO ?
La procédure suit son cours et s’inscrit dans un temps d’instruction naturellement long …Nous devons désormais apporter des compléments d’informations liés à la mise à jour du dossier initial de 1981, notamment pour formaliser les garanties de protection du château requises par l’Unesco. Tout cela est long et technique, nous devons déployer une procédure de site patrimonial remarquable en secteur urbain, et je suis confiant quant à la reconnaissance du caractère unique de l’association de l’excellence forestière et de l’excellence urbaine issue de la présence des souverains durant 800 ans. On sait que ça va durer entre cinq et dix ans, mais je constate que cette démarche reste bien accueillie par tous les acteurs. J’ai notamment été reçu par Franck Riester, le ministre de la culture, avant Noël pour évoquer ce dossier.
Propos recueillis par Y.V.