« Faites vous dépanner, pas arnaquer ». Voici le slogan de la Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF, voir ci-contre) qui veut protéger contre l’arnaque aux dépannages abusifs. Il s’agit, selon le ministère de l’Economie, de la première source de plaintes en France en termes d’arnaques.
Liste d’appels
La méthode est pourtant connue. Dans votre boîte à lettres, un prospectus qui semble officiel renseigne une liste de numéros utiles en cas d’urgence avec un numéro de plombier, un serrurier ou encore un numéro d’électricien… Tous dépannent 24 heures/24.
« Le meilleur réflexe à avoir est de se constituer une liste quand il n’y a pas de problème », estime Xavier Cohard, chef de service à la Direction départementale de la protection des populations de Seine-et-Marne. En cas d’urgences, mieux vaut se fier au bouche-à-oreille et à des professionnels connus par des personnes de votre entourage.
L’un des mensonges les plus fréquents en cas d’intervention ? « Ne vous inquiétez pas, le coût sera pris en charge par votre assurance. » Faux, tranche Xavier Cohard. Pour éviter de se faire avoir, autant connaître certaines techniques utilisées. « La mention père est fils sur une entreprise n’est pas une garantie de sérieux », souligne-t-il. Même si dans l’imaginaire elle peut avoir un côté rassurant.
« En cas d’urgence, il ne faut accepter que les travaux prioritaires qui ne peuvent être repoussés », poursuit Xavier Cohard. Côté tarification, le prix de l’intervention doit être connu avant toute opération. « Il faut un devis précis et écrit et si le montant semble démesuré, il ne faut pas le signer », poursuit le chef de service de la protection économique des consommateurs.
Nuit à l’hôtel
Quelques chiffres
– En Seine-et-Marne, quelque 65 agents travaillent pour la direction départementale de la protection des populations.
– Quelque 2 200 contrôles ont été réalisés qui ont abouti sur 600 prélèvements de produits, 80 alertes ont été réalisées, 1 000 avertissements après contrôles.
– La DDPP77 a pris 309 mesures de police administrative pour ordonner la mise en conformité de sociétés.
– Plus de 200 procès-verbaux avaient été dressés par les services et quatre établissements avaient dû être fermés en 2017 à la suite d’investigations de la DDPP 77.
* Chiffres 2017, source DDPP77
Autre réflexe à prendre : « Toujours conserver les pièces présentées défectueuses : elles peuvent être utiles en cas de litige ». Une bonne habitude à prendre ? Déposer un double des clés chez des proches ou une personne de confiance. « Parfois, une nuit à l’hôtel peut souvent coûter bien moins chère que les tarifs pratiqués par certaines entreprises peu scrupuleuses, par exemple pour une porte claquée », conclut Xavier Cohard.
Une quinzaine d’enquêtes sont actuellement menées en Seine-et-Marne sur des pratiques du genre.
Connaissez-vous les missions de la Direction départementale de la protection des populations ?
DDPP. Quatre lettres qui regroupent de nombreux services et aides souvent insoupçonnées pour les habitants. La direction départementale de la protection des populations de Seine-et-Marne est basée à la cité administrative, à Melun. Ses activités sont divisées en deux grandes catégories : l’alimentation et les services vétérinaires d’une part (santé et protection animale mais aussi sécurité et qualité sanitaire de l’alimentation) et la concurrence, la consommation et la répression des fraudes d’autre part (la DGCCRF).
Des permanences pour les consommateurs
Des permanences téléphoniques pour les consommateurs sont proposées les lundis et jeudis de 9 h à 12 h à la direction départementale de la protection des populations de Seine-et-Marne à Melun.
Renseignements : DPPP 77 – Cité administrative, 20 quai Hippolyte-Rossignol 77011 Melun Cedex. Contact : 01 64 41 37 00 ou ddpp@seine-et-marne.gouv.fr
« La première mission concerne la sécurité alimentaire, explique Xavier Cohard, chef de service à la DDPP77. Par exemple, lors de l’alerte Lactalis (contamination de laits infantiles aux salmonelles, ndlr), une vérification a été lancée pour voir si les produits avaient été retirés des rayons. »
Une mission qui s’inscrit dans le cadre de la protection économique des consommateurs. « Nous vérifions si les produits ne comportent pas de danger, explique-t-il. Par exemple une guirlande de Noël sur un sapin qui peut être source d’incendie. » Des contrôles inopinés sont par exemple réalisés en grande surface ou chez les producteurs.
Ils ont d’ailleurs été renforcés ces dernières semaines, notamment avec les marchés de Noël. Plus largement, les missions de cette entité sont vastes : du correct affichage du prix en passant par la publicité mensongère et les pratiques commerciales trompeuses. « Les arnaques sont nombreuses, du produit vendu comme Bio et qui ne l’est pas, à la chasse aux fausses promotions », liste-t-il.
Cet article est paru dans La République de Seine-et-Marne du lundi 7 janvier dans le cadre d’un dossier sur les arnaques