Les deux porte-voix des gilets jaunes de Brest, convoqués au commissariat de police jeudi 10 janvier 2019 en début d’après-midi, ont été placés en garde à vue pour 24 heures. Pour deux chefs d’accusation, selon le parquet de Brest : entrave à la circulation routière et participation à un attroupement après sommations. L’incitation à la haine, évoquée dans un premier temps, ne devrait pas être retenue. Pas plus que les dégradations de biens publics, qui ne seraient pas effectives.
LIRE AUSSI – Trois gilets jaunes convoqués pour être auditionnés au commissariat à Brest
Tout ceci pour l’opération de blocage du pont de Recouvrance mardi 8 janvier 2019, alors que l’ouvrage devait se lever pour laisser entrer, en Penfeld, un bâtiment de la Marine nationale.
LIRE AUSSI – Blocage du pont de Recouvrance : un gilet jaune blessé à Brest
«Ne pas envenimer la situation»
Les deux gilets jaunes vont passer la nuit en garde à vue, qui pourrait être prolongée de 24 heures selon l’évolution de l’enquête.
En fin d’après-midi, la femme de l’un des hommes est venue à la rencontre de la cinquantaine de gilets jaunes présents devant les grilles du commissariat. Et leur a dit :
Cela a fait chaud au cœur de mon mari, qui a toujours prôné un mouvement pacifiste, de vous voir tous rassemblés ici lorsqu’il est arrivé au commissariat.
Il va bien. Il sait que vous êtes là et que vous le soutenez.
Maintenant, je suis certaine qu’il préférerait que vous ne restiez pas ici cette nuit mais que vous alliez au rond-point de Pen-ar-C’hleuz pour tenir le camp et ne pas envenimer la situation, parce que s’il n’y a personne là-bas, les installations risquent d’être détruites.
Rendez-vous à 9h vendredi 11 janvier
Elle a ajouté :
Il faut continuer le mouvement. Samedi, nous avons besoin de tout le monde pour notre nouvelle marche citoyenne, l’Acte IV de notre contestation.
Et de conclure :
Nous nous donnons rendez-vous ici, devant le commissariat, à 9h demain matin pour montrer notre soutien aux deux gilets jaunes gardés à vue.