Guingamp (22) compte de nombreuses demeures bourgeoises, en particulier du côté de la gare. Des villas, uniques, construites à la fin du XIXe siècle, au moment du développement du rail, par les notables de la ville. Certaines sont aujourd’hui à vendre. Qui peut s’offrir de tels biens estimés à plusieurs centaines de milliers d’euros. Nous avons rencontré deux agents immobiliers. Histoire de savoir comment se porte ce marché de prestige.
Des maisons uniques
Le marché des maisons de prestige se porte plutôt bien sur Guingamp. Du côté de la gare, plusieurs villas ont été récemment vendues, d’autres font régulièrement l’objet de visites. Les prix oscillent entre 200 000 € à 665 000 €, pour la plus cher actuellement.
Jean-Luc Léon, agent immobilier chez Laforêt Guingamp :
Il est difficile d’estimer le prix de ces belles propriétés. Elles sont toutes uniques, pas une ne ressemble à l’autre. Elles ne sont pas non plus toutes dans le même état, certains nécessitant plus ou moins de travaux. Nous sommes sur un marché qui fonctionne souvent au coup de coeur
Dans le portefeuille de l’agent immobilier, cette maison bourgeoise de la rue Saint-Nicolas. Une demeure de 13 pièces, à vendre 344 500 €. Sur le marché depuis plusieurs mois, à un prix correspondant à la valeur du bien, estime Jean-Luc Léon.
Le juste prix, une obligation pour le vendeur. Faute de quoi, il s’expose à une sérieuse déconvenue. C’est d’ailleurs ce qui est arrivé il y a quelques années au propriétaire d’une autre belle villa, dans la même rue. Il l’avait achetée 350 000 €, réalisé des travaux pour 250 000 €, il comptait la revendre 600 000 €.
Jean-Luc Léon :
Une personne d’origine parisienne, sans connaissance des réalités du marché. Je lui ai conseillé de mettre le prix en cohérence avec le marché guingampais… Finalement, cette maison a été vendue trois ans et une dizaine de visites après, au prix de 220 000 €
L’agent immobilier poursuit :
Un acheteur potentiel compare ces maisons avec d’autres biens dans la région. Pour ce prix de 600 000 €, il peut s’offrir une belle propriété avec vue sur mer du côté de Saint-Quay-Portrieux ou de Paimpol
A Guingamp, les personnes qui recherchent ce type de biens sont, en partie, des gens du coin. Le profil : la quarantaine révolue, bien établis, souvent des chefs d’entreprise ou professions libérales. « Ils connaissent très bien le marché local et sont donc vigilants à acheter au juste prix », poursuit l’agent immobilier.
Possibilité de négocier
Pour ce type de biens, comme pour le marché traditionnel, il est possible de négocier. En 2014, une belle villa de la rue Anatole Le Braz (la rue qui mène du lycée Pavie à la gare) a ainsi été vendue 260 000 € alors qu’elle était au prix de 299 000 €. Rue Saint-Nicolas, une autre demeure a été vendue 165 000 €, au lieu de 248 000 €.
D’autres acheteurs viennent de la région parisienne.
Jean-Luc Léon :
Ils sont souvent originaires de la région et reviennent après avoir effectué leur carrière à Paris. En revendant leur bien, ils ont les moyens de se faire plaisir sur Guingamp
Thibaut Gavard, agent immobilier chez Optimhome, confirme l’intérêt des Franciliens pour les belles demeures guingampaises. Il est spécialisé dans la vente des propriétés d’exception et atypiques dans l’Argoat, il en a deux dans son portefeuille du côté de la gare de Guingamp.
Samedi 29 avril, il a justement reçu un acheteur potentiel pour une visite d’une villa de 220 m2, à 335 000 €, rue Paul-Bizos (la rue qui descend de la gare vers Cadolan).
Thibaut Gavard :
Un couple de Parisiens qui connaît bien la région, toujours en activité mais proches de la retraite. Ils cherchent une maison de caractère pour venir passer de longs week-ends et les vacances, avant de s’y installer définitivement une fois en retraite
Ils ont choisi Guingamp, parce que « c’est une petite ville sympa, vivante et dynamique, pas très loin de la mer ».
LGV : Guingamp bientôt à 2 h 40 de Paris
Un autre atout dans la manche de Guingamp, la gare SNCF.
Thibaut Gavard :
Guingamp sera bientôt à 2 h 40 de Paris, la LGV est un plus pour le marché immobilier. Ce couple de Parisiens est aussi très sensible à cet aspect pratique, qui lui permettra de recevoir facilement parents et amis, s’ils s’installent définitivement à Guingamp
En vente depuis le début de l’année, la villa de la rue Bizos recevait samedi sa deuxième visite. La première n’a pas abouti à une vente. « Cette fois, je suis plus confiant », conclut l’agent immobilier.