Il y avait un gouffre entre Caen et Lille, vendredi 11 janvier 2019. Supporters, observateurs et entraîneur se sont accordés sur ce point : le LOSC était beaucoup trop fort. Impériaux derrière, rapides devant et, avant toute chose peut-être, extrêmement bien huilés, les Dogues ont régalé sans forcer au stade d’Ornano. Leurs deux premiers buts, ceux qui ont suffi à plier le match au bout de vingt minutes, sont des modèles de qualité technique, de timing et d’appel dans la profondeur. Ils portent aussi la marque d’un garçon qui marche actuellement sur la Ligue 1, l’épatant Nicolas Pépé. Le deuxième buteur du championnat (13 buts, auxquels s’ajoutent cinq passes décisives dont deux contre Caen) a donné le tournis au pauvre Yoël Armougom. Fabien Mercadal :
On est tombé sur un des meilleurs joueurs d’Europe à son poste, qui est tombé sur un jeune joueur. On a souffert de la différence individuelle.
Contre une équipe aussi bien armée que Lille, Caen a peut-être payé son ambition initiale. Son dispositif résolument offensif, avec un seul homme (Ismaël Diomandé) à vocation clairement défensive au milieu de terrain, n’a pas été en mesure d’embêter des Nordistes sûrement pas mécontents de l’opposition proposée. La défense normande est par ailleurs apparue beaucoup plus friable que lors de ses précédentes sorties, sous pression devant la vivacité adverse.
« Je le prends pour moi, je l’assume »
Fabien Mercadal n’a pas eu peur de prendre ses responsabilités devant ces choix tactiques. Avec Fayçal Fajr, Saïf Khaoui, Casimir Ninga, Claudio Beauvue et Enzo Crivelli, Caen alignait cinq joueurs à vocation offensive.
On a essayé de les bousculer. Ça n’a pas fonctionné. Je le prends pour moi, je l’assume. On avait envie d’emballer ce match et de tenter de le gagner. Peut-être à tort. Après coup, on peut penser qu’on aurait dû verrouiller, mais on aurait peut-être perdu 1-0…
L’entraîneur caennais rappelle, aussi, qu’il a dû faire avec les moyens dont il dispose. C’est-à-dire sans Prince Oniangué ni Aly Ndom, même si un joueur comme Baïssama Sankoh était sur le banc. Pour lui, l’écart de niveau était trop grand entre le deuxième de Ligue 1 et le seizième.
La marche était un peu trop haute pour nous. On a perdu le rapport de force contre cette équipe lilloise qui nous était supérieure.
« Bien sûr, c’est un coup d’arrêt »
Fidèle à lui-même, Fabien Mercadal préfère toutefois retenir le positif. Le Stade Malherbe aurait pu craquer tant il est apparu inférieur à son adversaire. Il a eu le mérite de s’accrocher et de moins se laisser marcher sur les pieds en seconde période.
Je suis obligé de positiver ce match parce que je ne peux rien reprocher à mes garçons. Avec nos moyens du moment, on n’a pas lâché. On ne s’est pas effondré, on a tenté de rester dans le match. J’ai rapidement compris qu’il était perdu, ce match-là, mais il va nous servir pour la suite. J’en suis certain.
La suite, ce sera dimanche 20 janvier (17h00) contre Marseille, toujours au stade d’Ornano. « Bien sûr, c’est un coup d’arrêt. On avait envie de continuer la bonne série. On va mûrir tout ça, le digérer et préparer l’OM. »