Après des semaines de mobilisation des « Gilets jaunes » et une reprise surprise du mouvement ce samedi à l’occasion de l’acte 9, Emmanuel Macron s’adresse aux Français.
Deux semaines après ses voeux télévisés du 31 décembre, le président de la République introduit le grand débat national promis il y a un mois en publiant une lettre de six pages. Elle doit paraître lundi 14 janvier dans de nombreux journaux de la presse quotidienne régionale et nationale.
Il promet de « transformer (avec vous) les colères en solutions » et de « rendre compte directement dans le mois qui suivra la fin du débat ». Emmanuel Macron espère « que le plus grand nombre (d’entre vous) puisse participer à ce grand débat afin de faire œuvre utile pour l’avenir de notre pays ».
actu.fr vous dévoile son contenu et revient sur les extraits forts à retenir :
« Il n’y a pas de questions interdites »
Le chef de l’Etat assure aux Français qu’il « n’y aura pas de questions interdites » durant le grand débat national qui doit débuter le 15 janvier et s’achever le 15 mars prochain.
Pour moi, il n’y a pas de questions interdites. Nous ne serons pas d’accord sur tout, c’est normal, c’est la démocratie. Mais au moins montrerons-nous que nous sommes un peuple qui n’a pas peur de parler, d’échanger, de débattre. Et peut-être découvrirons-nous que nous pouvons tomber d’accord, majoritairement, au-delà de nos préférences, plus souvent qu’on ne le croit.
Impôts : « poursuivre la baisse » en dépensant moins
Sans jamais trancher – ce que doit permettre ce grand débat national – Emmanuel Macron multiplie les questions à propos de la fiscalité et assure que « nous ne pouvons, quoi qu’il en soit, poursuivre les baisses d’impôt sans baisser le niveau global de notre dépense publique ».
Comment pourrait-on rendre notre fiscalité plus juste et plus efficace ? Quels impôts faut-il à vos yeux baisser en priorité ? Quelles sont les économies qui vous semblent prioritaires à faire ? Faut-il supprimer certains services publics qui seraient dépassés ou trop chers par rapport à leur utilité ? A l’inverse, voyez-vous des besoins nouveaux de services publics et comment les financer ?
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Services publics et collectivités : il y a t-il trop d’échelons ?
Le président de la République pose aussi plusieurs questions sur l’organisation de l’Etat et les échelons des administrations et des collectivités locales. Le débat pourrait trancher cette question, selon lui.
Y a-t-il trop d’échelons administratifs ou de niveaux de collectivités locales ? Faut-il renforcer la décentralisation et donner plus de pouvoir de décision et d’action au plus près des citoyens ? A quels niveaux et pour quels services ? Comment voudriez-vous que l’Etat soit organisé et comment peut-il améliorer son action ? Faut-il revoir le fonctionnement de l’administration et comment ?
Vote blanc, obligatoire, nombre de députés, proportionnelle… tout est sur la table
Emmanuel Macron se montre ouvert pour débattre de nombreux sujets institutionnels, certains soulevés directement par les « Gilets jaunes ».
Il relève la question de « la reconnaissance du vote blanc« , de la possibilité d’instaurer le « vote obligatoire » ou encore de choisir « la bonne dose de proportionnelle aux élections législatives pour une représentation plus juste de tous les projets politiques ».
Il s’interroge aussi « dans quelles proportions limiter le nombre de parlementaires ou autres catégories d’élus ? ».
Sur la participation des citoyens aux décisions politiques, il esquisse quelques pistes :
Faut-il associer davantage et directement des citoyens non élus, par exemple tirés au sort, à la décision publique ? Faut-il accroître le recours aux référendums et qui doit en avoir l’initiative ?
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Immigration : des quotas annuels votés par le Parlement ?
Le chef de l’Etat conclut sa lettre par le sujet de l’immigration. Emmanuel Macron reconnaît « des tensions et des doutes liés à l’immigration et aux défaillances de notre système d’intégration ».
Là aussi il interroge les Français en mettant quelques pistes dans le débat notamment l’idée d’un « vote annuel par le Parlement de quotas » en matière d’immigration.
Que proposez-vous pour améliorer l’intégration dans notre Nation ? En matière d’immigration, une fois nos obligations d’asile remplies, souhaitez-vous que nous puissions nous fixer des objectifs annuels définis par le Parlement ? Que proposez-vous afin de répondre à ce défi qui va durer ?
Voici l’intégralité de la lettre d’Emmanuel Macron :
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