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Missionné par l'Eglise, Raymond conduit les cérémonies de funérailles sur Vimoutiers

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Raymond Deslandes est épaulé dans sa mission par son épouse Chantal et il est en ainsi depuis près de cinquante-quatre ans !

Raymond Deslandes est épaulé dans sa mission par son épouse Chantal et il est en ainsi depuis près de cinquante-quatre ans !

Qui ne connaît pas Raymond Deslandes sur le secteur ? Au-delà du fait d’être le Monsieur football de l’Amicale des gars de Crouttes, licencié à la Fédération française de football depuis 65 ans (!), cet ancien exploitant agricole est impliqué au sein de la paroisse Saint-Benoît en Pays d’Auge, en tant que laïc conduisant les célébrations d’inhumation en l’absence du prêtre.

Il a été le précurseur dans ce domaine sur le secteur.

Lorsqu’un deuil survient, c’est vers lui que sont systématiquement orientées les familles afin de préparer les cérémonies de funérailles. Et ce, même si c’est le prêtre qui officie. « Il y a entre 80 et 90 inhumations chaque année sur la paroisse sachant néanmoins que je n’interviens pas sur les communes du plateau du Sap et que la plupart des cérémonies restent assurées par notre curé, le Père Jacques ».

Un engagement totalement bénévole

Raymond n’évalue pas le temps qu’il consacre à ce rôle. « C’est totalement bénévole. C’est un engagement. Je n’ai pas à compter mon temps ».

En dehors des préparations qui l’amènent selon les souhaits des familles à se rendre à leur domicile ou à les rencontrer à la maison paroissiale, lui-même conduit une bonne vingtaine de cérémonies annuellement. « J’ai vu accompagner quatre cérémonies dans la même semaine ».

Ce rôle n’a rien de banal. Ce qui l’a amené à l’endosser, c’est son désir « d’apporter un réconfort moral aux gens qui sont dans la peine ».

Alors retraité, il n’était pas impliqué au sein de la paroisse. L’élément déclencheur a été « une annonce émanant de l’Evêché, en recherche de laïcs pour aider les prêtres, de moins en moins nombreux, à faire face à toutes les cérémonies ». Raymond répond à l’appel. « J’ai suivi une formation de quelques jours par an, pendant trois ans ».

Un couple complémentaire

En octobre 2006, il obtient sa lettre de mission. Si à ses débuts certaines familles ont refusé que la cérémonie soit assurée par un laïc, aujourd’hui c’est entré dans les mœurs des paroissiens.

Lors des cérémonies, il est entouré par d’autres laïcs, non officiant, faisant partie de l’équipe de deuil. Il y a notamment sa moitié, son épouse Chantal qui n’est jamais bien loin pour épauler son mari. Si elle assure son secrétariat, elle chante aussi. Admirablement bien. C’est elle qui, la plupart du temps, entonne les chants liturgiques contribuant ainsi à donner un ton destiné à apaiser ceux qui sont dans la peine. Chantal confie « regarder l’horizon quand je chante, afin de ne pas me laisser saisir par l’émotion des familles en pleurs ».

À 82 ans, Raymond aspire à la relève

Raymond ajoute « il n’y a pas deux cérémonies pareilles. Les circonstances ne sont pas les mêmes non plus. Le décès d’une personne de 90 ans, on va dire que c’est dans le cours normal de la vie. Mais quand il s’agit d’un enfant ou d’un jeune adulte….  ». Il n’en dira pas plus. Car à la compassion et à l’écoute s’ajoutent la discrétion et la pudeur. Il admet avoir eu le trac au début mais l’expérience aidant, il a appris à le gérer.

Toutefois « cela reste difficile quand on connaît bien le défunt ou sa famille ». Une seule fois il s’est trouvé dans l’impossibilité de pouvoir officier, c’était pour l’un de ses copains, en juillet dernier. On a beau avoir une mission, on n’en demeure pas moins humain. C’est aussi la raison pour laquelle, à presque 82 ans, Raymond aspire aujourd’hui à la relève.


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