Il y a le goût amer que laisse la vague jaune, incontrôlable, phénomène de révolte qui pourrait faire vaciller notre organisation démocratique à laquelle nous sommes tous ici présents, si attachés.
Je dois l’avouer, en voyant ces scènes de guérilla urbaine, proches du chaos, j’ai eu peur ! J’ai eu peur et j’ai toujours peur de voir disparaître cette cohésion nationale, fondement même de notre République.
Il est temps d’écouter le peuple. « Mais quel peuple ? Celui qui veut toujours plus en payant moins, celui qui voudrait moins de dépenses publiques pour payer moins et de ce fait renforcer l’individualisme, ou enfin celui qui recherche une dépense publique efficiente avec justice sociale et justice fiscale ?
Je me range sans hésitation dans la 3e catégorie. Je reste désespéré que le consentement à l’impôt soit de moins en moins partagé car c’est, avec la notion des droits et des devoirs, le fondement même d’une démocratie solidaire ! »
Le tableau n’est pas tout noir
Pour le premier magistrat falaisien, « il est une frange de la population pour laquelle il est urgent d’agir. C’est celle des travailleurs pauvres (qui plus est quand ils sont associés aux familles monoparentales). Car, aujourd’hui en France, le travail ne met plus à l’abri de la pauvreté et c’est cette catégorie sociale qui est trop souvent tentée par le vote extrême. Là, l’inquiétude du lendemain est palpable par l’inquiétude du présent ! Nous avons le devoir que personne ne se sente abandonné ».
Heureusement, à ses yeux, le tableau n’est pas tout noir. « N’oublions pas que la France est le 1er pays européen en matière de politique sociale. En tant que médecin, je me réjouis qu’aujourd’hui en France, contrairement à d’autres pays, que l’on soit riche ou pauvre, on puisse, dans un hôpital public, être traité de la même manière. Je me réjouis également que tout enfant ait un accès gratuit à l’éducation ».
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Privilégier l’écoute, le dialogue
« Que cette nouvelle année nous aide à sortir de cette violence, à privilégier l’écoute, le dialogue, le respect de la liberté de tous, nous aide à sortir de ce mouvement incontrôlable, illisible, aux revendications parfois détestables et nous apporte maintenant la sérénité nécessaire à l’avenir de la société que nous bâtissons ensemble.
Au terme de mon intervention, certes un peu politique, qu’il me soit permis ici de vous remercier à nouveau, vous tous ici présents, élus, représentants de l’autorité, chefs d’entreprises, artisans, commerçants, bénévoles associatifs pour votre engagement chaque jour renouvelé afin que Falaise soit dynamique, belle et généreuse ».
Le maire Eric Macé lors de son intervention.