Quentin Papillon pouvait avoir le sourire après le clean sheet réalisé face à Nantes. C’est rare en hockey-sur-glace. (©Aline Chatel / Sport à Caen)
« Il faut l’écrire, c’est le meilleur gardien de D1 ! » Yoann Robert est au diapason de son équipe en ce samedi 19 janvier 2019. L’attaquant du Hockey Club de Caen loue, comme les autres, l’excellence de Quentin Papillon. Quelques semaines plus tôt, c’est Phil Bushbacher qui l’assurait dans nos colonnes. Nul doute que ses coéquipiers feraient de même s’ils étaient interrogés à ce sujet.
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À 22 ans, Quentin Papillon a encore élevé son niveau de jeu à Caen. La saison passée, son pourcentage d’arrêts sur les tirs adverses plafonnait à 89,1 %. Cette année, le goalie prêté par Rouen – où il joue parfois – en est à 93,7 %. Nul ne fait mieux en Division 1. Personne, non plus, n’a arrêté plus de tirs que lui (609). Le jeune homme, qui sera sûrement très sollicité demain à Briançon, est pourtant loin de s’en contenter…
« Mon objectif n’est pas de camper dans une division »
Quentin, tu restes sur un clean sheet contre Nantes, ça change la donne pour l’équipe…
Quentin Papillon : [Samedi] soir, il y a d’abord une bonne prestation de toute l’équipe. On a été sérieux défensivement. C’est un des matchs où j’ai eu le moins de boulot à faire, même s’il m’a fallu rester très vigilant. Cela se répercute sur le résultat. Si on pouvait jouer tout le temps comme ça, donc mieux à l’extérieur, on tendrait les bras aux playoffs. Il faut continuer dans ce sens.
Comment juges-tu ton évolution cette saison ?
J’essaie de m’améliorer chaque jour. Quand je prends un but, j’essaie de comprendre pourquoi je l’ai pris, ce que j’aurais dû faire pour l’éviter. J’essaie de regarder mes performances, mes matchs, les arrêts que je fais aussi, chaque intervention, pour tout le temps améliorer. Mon objectif n’est pas de camper dans une division. Je suis encore jeune et j’ai l’objectif de grimper de niveau.
Y a-t-il eu une réflexion l’été dernier sur le fait de prolonger l’aventure avec Caen en D1 ou d’aspirer à mieux en Ligue Magnus ?
Bien sûr, il y a eu une réflexion. Je me pose la question à chaque saison. Je regarde quelles offres je peux avoir parce que je cherche à toujours faire mieux. Si j’ai une offre qui correspond à ce que je cherche et qui me permet d’aller chercher un niveau plus haut, j’irai.
Quentin Papillon est l’un des atouts majeurs du Hockey Club de Caen dans la lutte pour les playoffs. (©Mélanie Ledanois)
« À Rouen, ça ne s’est pas passé au top cette saison »
Qu’est-ce qui t’avait convaincu de rester à Caen ?
L’année dernière, je n’ai pas eu de proposition vraiment intéressante comme premier gardien ou en concurrence. Les entraîneurs ont un peu peur du fait que je sois jeune. À Rouen, il faut que je prenne du temps de jeu et que je performe quand j’ai la glace, pour montrer que je peux jouer dans cette division.
Comment cela se passe l’échange avec Rouen, ton club d’origine ?
De temps en temps, je viens. De temps en temps, je ne viens pas. Au début du mois, on essaie de faire un pré-planning. Je sais si je serai peut-être à Rouen ou peut-être à Caen. Après, on se tient au courant au jour le jour. Quand je vais là-bas, je reste sérieux, j’attends mon tour. Je fais du mieux que je peux pour prouver aux gars que je peux jouer aussi. Quand je suis allé jouer, ça ne s’est pas forcément passé au top. Les résultats n’étaient pas là. À moi de performer la prochaine fois que j’aurai la glace.
Si tu fais un bon match à Caen, tu as plus de chances de jouer à Rouen derrière ?
Cela dépend de Rouen, si par exemple ils ont besoin que Pinta (Matija Pintaric, le gardien numéro 1 de Rouen, qui tourne à 94,4 % d’arrêts en Magnus, ndlr) se repose. Forcément, c’est plus facile quand je performe ici. C’est plus difficile de me faire confiance si j’ai des mauvaises performances ici. Je travaille.
« J’ai envie de voir plus haut »
Percer à Rouen dans un rôle de numéro 1, c’est une possibilité ou ça te paraît compliqué dès la saison prochaine ?
Vu le temps de jeu que j’ai eu cette année, ce sera compliqué pour l’année prochaine. Je vais discuter cet été, voir où je peux prendre le plus de temps de jeu. Ici, je performe. J’ai envie d’aller plus haut, voir ce qui s’y passe.
Quentin Papillon peut avoir de l’ambition. À Rouen, il est toutefois barré par une très forte concurrence. (©Aline Chatel / Sport à Caen)
Est-ce que cette saison risque d’être la dernière pour toi à Caen ?
Hum… Pour l’instant, je vais essayer de bien terminer la saison. Au début de l’année, je me suis fixé des objectifs très élevés qui doivent me permettre de montrer au coach plus haut que je peux élever mon niveau. Je vais essayer d’augmenter encore mon niveau de jeu, et envisager ensuite d’aller voir plus haut.
« Atteindre la barre des 94 % d’arrêts »
Quels sont ces objectifs ?
94 % d’arrêts, c’est la barre que je vais essayer d’atteindre, en essayant de rester à deux buts par match. J’ai eu des passages compliqués, avec notamment sept buts encaissés contre Tours. Ça fait mal à ces statistiques-là. L’important, c’est de reprendre à zéro à chaque match.
Si tu atteints les 94 %, il y a des chances que l’équipe entre dans ses propres objectifs !
Mes performances ont une incidence directe sur l’équipe. Si je joue bien, l’équipe aura plus confiance, va mieux jouer, et cela se ressentira dans les résultats. Mon objectif, peu importe que ça aille bien ou que ça aille mal, est de ne rien montrer aux gars. Il faut qu’ils aient toujours confiance en moi et qu’ils aillent de l’avant.