Des bureaux d’écoliers étaient installés au beau milieu du pont Ango à Dieppe (Seine-Maritime), ce samedi 2 février 2019. C’est autour de ce symbole que plus de 200 manifestants se sont réunis ce matin pour dire leur colère face aux suppressions de postes et aux fermetures de classes annoncées, à la réforme Blanquer pour les lycées…
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Des parents d’élèves et des professeurs d’établissements dieppois, du primaire au lycée, ainsi que de la région dieppoise ont été rejoints par les élus de Dieppe et d’Arques-la-Bataille pour exprimer leurs inquiétudes.
Education prioritaire
Tour à tour, des représentants de chaque établissement ont pris la parole pour pointer du doigt ce qui les attend pour la rentrée prochaine.
Et la liste est longue : les écoles Sonia-Delaunay et Laurencin du Val Druel ainsi que l’école Michelet du Pollet à Dieppe voient, par exemple, arriver à son terme la convention signée entre la Ville et l’Education nationale, signée pour compenser la sortie en 2015 de ces écoles de ZEP, zone d’éducation prioritaire.
François-Xavier Durand, directeur de l’école Delaunay et représentant de la CGT Education s’indigne :
Depuis 2014, le collège Braque et les écoles Delaunay et Michelet sont exclus du dispositif Education prioritaire alors que selon les critères, ils devraient se trouver en Rep voire Rep + (réseau d’éducation prioritaire).
« La situation est catastrophique »
Un collège qui va voir pour la cinquième fois en quatre ans disparaître une classe à la rentrée. « La situation est catastrophique », lance une représentante de l’établissement.
Il n’est pas le seul à voir ainsi son nombre de classes se réduire en septembre prochain et des postes supprimés suite à une baisse d’effectifs : le lycée Ango, le collège de Saint-Nicolas-d’Aliermont, le collège du Tréport… Tous sont logés à la même enseigne avec à la clé un nombre d’élèves par classe dépassant les 30.
Un professeur s’insurge :
Il y a un décalage entre les discours officiels sur l’intégration et la réalité. Et ceux qui paient, ce sont les élèves !
Dans les suppressions pointées du doigt : la réduction de trois heures d’enseignement pour les professeurs qui enseignent en Ulis, Unités localisées pour l’inclusion scolaire. « La situation pour les élèves en situation de handicap est dramatique. On va ainsi vers une inclusion forcée », martèlent les professeurs.
Réforme du lycée pointée du doigt
Enfin, la réforme du lycée est également au coeur des inquiétudes. Ils dénoncent « un choix d’orientation précoce et à l’aveugle » pour les élèves de seconde qui devront faire des choix de spécialités les engageant pour leur avenir après le bac ; « une carte de formations appauvrie » ; « des enseignements sacrifiés » car toutes les options ne sont plus financées ; « une voie technologique marginalisée » ; « un bac maison et alourdi »…
Le maire de Dieppe Nicolas Langlois et le député Sébastien Jumel sont venus dire aux manifestants qu’ils ont entendu leur colère. Ce dernier a expliqué rencontrer le ministre de l’Education nationale mercredi et l’inspecteur académique vendredi. Il a assuré qu’il leur portera leurs doléances.