L’équipe de France 1997 après la victoire face à l’Angleterre (©IconSport)
Bien souvent, Twickenham a été le théâtre de défaites du XV de France. Mais à onze reprises, les Bleus ont réussi l’exploit. Onze rencontres où les Bleus ont réduit le public anglais au silence. Comme quoi rien est impossible pour la bande de Jacques Brunel dimanche 10 février. Jetons un coup d’œil dans le rétro avec le classement des cinq plus beaux chefs d’oeuvre du XV de France à Twickenham.
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1- 1er mars 1997. Angleterre – France (20-23)
Un XV de la Rose qui mène 20-6 à l’heure de jeu, un Twickenham en liesse qui chante la victoire… Les Anglais pensent déjà à leur dernier match décisif face au pays de Galles pour réaliser le Grand Chelem.
Mais voilà, les Bleus n’ont pas dit leur dernier mot, et particulièrement Christophe Lamaison. À la 62e minute de jeu, celui-ci adresse une magnifique passe au pied pour Laurent Leflamand qui aplatit en bout de ligne. La France revient alors à sept points et c’est une nouvelle fois Titou Lamaison qui, à 10 minutes de la fin de la rencontre, vient trouver l’intervalle pour inscrire le deuxième essai de l’équipe de France.
Un retournement de situation improbable. Le score est de 20-20 et Twickenham commence à trembler. Tout le monde retient son souffle. Dans une spirale positive, les Bleus forcent la décision à trois minutes de la fin. Lamaison, encore lui, passe une ultime pénalité et donne la victoire aux siens. Les Bleus n’en reviennent pas. Certains s’écroulent au sol, d’autres sautent sur la pelouse, mais tous ont le sourire. Le Grand Chelem 97, il fut réalisé par les Français, vainqueurs deux semaines plus tard au Parc des Princes face à l’Ecosse.
2- 21 février 1987. Angleterre – France (15-19)
Encore une remontée. Menés 12-3 à la mi-temps, les Bleus reviennent sur la pelouse avec l’envie de faire mieux, beaucoup mieux. Et ce passage aux vestiaires porte ses fruits deux minutes seulement après la reprise. Sur une magnifique action collective, symbolisée par une somptueuse combinaison, Erik Bonneval file sous les poteaux.
Vingt minutes plus tard, Philippe Sella réalisa l’un des gestes qui contribua à sa légende. Alors que les Bleus étaient dans le pétrin, il intercepta dans son camp une passe de Hill pour sprinter jusque dans l’en-but adverse au terme d’une course incroyable. La France réalisa cette année-là le Grand Chelem, avant de s’incliner en finale de la première édition de la Coupe du monde face aux Néo-Zélandais.
3- 13 février 2005. Angleterre – France (17-18)
Après un premier match peu satisfaisant malgré une victoire face à l’Ecosse, le XV de France manque de confiance et se retrouve mené 17-6 à la mi-temps.
Fébriles dans le jeu, les Bleus peuvent néanmoins compter sur un homme : Dimitri Yachvili. Avant le match, Jo Maso décide de démettre Yann Delaigue de ses fonctions de buteur pour les attribuer au Biarrot.
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Un choix payant puisque le demi de mêlée a inscrit l’intégralité des points français, soit 18 unités (six pénalités obtenues). Une victoire arrachée grâce au réalisme et au sang-froid du numéro 9 mais également, disons le, à la malchance des Anglais qui ont manqué 18 points au pied et également un drop victorieux à deux minutes de la fin du match.
4- 19 février 1977. Angleterre – France (3-4)
Un match qui débuta avant même la rencontre. Victorieux de l’Ecosse tenante du titre, les Français sont dépeints comme des « monstres » dans les médias anglais quelques jours avant la rencontre. La diabolisation du pack tricolore amène le public de Twickenham à insulter et cracher sur les joueurs lors de la sortie du tunnel.
Cette animosité lança un match totalement sauvage, à l’image du K.O de Jean-Pierre Rives à la suite d’un coup de poing de Horton. Ayant raté 6 pénalités au cours de la rencontre, le XV de la Rose s’inclina finalement à cause de l’essai de Sangali, seuls points inscrits par les Bleus.
Cette édition du Tournoi reste toujours dans la légende comme étant le premier Grand Chelem gagné avec les 15 mêmes hommes et sans prendre un seul essai.
5- 24 février 1951. Angleterre – France (3-11)
Une bataille qui s’est déroulée dans la boue et la brume. Totalement inondée, Twickenham est un marécage prêt à accueillir une scène épique.
Et c’est ce qui se déroula avec une réelle guerre entre les avants qui resta ancrée dans la légende. C’est la première fois que la France vient à bout des Anglais dans l’antre du rugby londonien. Et, à ce jour, elle reste la plus large victoire à Twickenham par huit points.
Thomas ALIDIERES