L’Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire vient de réaliser une cartographie du potentiel radon, classant les communes en trois catégories.
Dans le Finistère, plus de 80 % du territoire se situe en catégorie 3 (la plus élevée). Cette forte présence de radon s’explique par les formations géologiques.
Les massifs granitiques (mais aussi volcaniques) sont plus riches en uranium. Or, le radon est un gaz radioactif issu de la désintégration de l’uranium et du radium (qui sont présents naturellement dans le sol et dans les roches). Le radon remonte par le sol via l’air ou l’eau.
En Cornouaille, les communes d’Elliant, Saint-Yvi, Rosporden sont fortement touchées
En 2011 et 2014, l’association CLCV a distribué 4 500 dosimètres sur le territoire de la communauté d’agglomération de Concarneau.
23,7 % des habitations présentaient un taux de radon supérieur au taux préconisé (300 becquerels par m3). « Dans certaines communes, les taux sont encore plus importants : Elliant, Saint-Yvi, Rosporden », rapporte Patrick Debaize.
Cet ancien thermicien a participé à cette campagne. Il est désormais en charge du dossier radon au sein de l’association Approche Écohabitat. Tout au long du mois de novembre, cette association propose des rendez-vous gratuits à l’Écopôle de Concarneau le vendredi matin.
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Patrick Debaize reprend :
Avant toute chose, il faut effectuer une mesure à l’aide d’un dosimètre passif. On le laisse deux mois dans une pièce principale chauffée. Ce laps de temps est nécessaire pour obtenir une mesure fiable. Le radon est en effet très instable.
Le dosimètre est ensuite expédié à un laboratoire. Approche Écohabitat vend ces instruments de mesure (30 euros). Ils sont aussi disponibles sur internet.
Cancer du poumon
Si la mesure de radon dépasse le taux préconisé, il est nécessaire d’agir. Le radon est en effet classé par le Centre international de recherche sur le cancer comme cancérigène certain pour le poumon depuis 1987.
D’après les évaluations conduites en France, le radon serait la seconde cause de cancer du poumon, après le tabac et devant l’amiante. Sur les 25 000 décès constatés chaque année, 1 200 à 3 000 lui seraient attribuables.
Il faut donc renforcer l’étanchéité entre le sol et le bâtiment. « Le radon peut s’infiltrer par des microfissures, les canalisations d’eau ou d’électricité… Il faut surveiller et colmater toutes ces issues », insiste Patrick Debaize qui effectue avec Approche Écohabitat des diagnostics des logements. Il est aussi important d’améliorer le renouvellement de l’air.
On installe un bon système de ventilation. Au minimum, on aère davantage son logement. Il faut préciser que cette mesure permet aussi d’assainir la maison ; de diminuer les polluants chimiques…
Selon le taux de radon, une partie des travaux peut être financée par l’Agence régionale de santé.
Infos pratiques. Permanences conseils à l’Écopôle de Concarneau vendredi 16, 23 et 30 novembre de 9 h à 12 h. Sur rendez-vous au 06 60 69 19 50.