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Limitation à 80 km/h : ce qu'en pense le président du conseil national de la sécurité routière

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Yves Goasdoué, maire de Flers et président du Conseil national de la sécurité routière.

Yves Goasdoué, maire de Flers et président du Conseil national de la sécurité routière. (©L’Orne Combattante/Archives)

Le résultat est net. La baisse du nombre de tués est historique.

Yves Goasdoué, maire de Flers et président du Conseil national de la sécurité routière, estime que la baisse de la limitation de la vitesse à 80 km/h sur le réseau secondaire, entrée en vigueur au 1er juillet 2018, a obtenu les résultats escomptés.

Au cours de l’année passée, 3 259 personnes ont perdu la vie sur les routes de France métropolitaine.

Lire aussi : C’est fait, les routes secondaires sont désormais limitées à 80 km/h

« Avec 189 décès de moins qu’en 2017, la mortalité routière de l’année 2018 est en baisse de 5,5 % et de 0,3 % par rapport à 2013, jusqu’alors meilleure année de référence », indique l’Observatoire national interministériel de la sécurité routière (ONISR).

L’abaissement de la vitesse aurait permis d’épargner 116 vies sur le réseau secondaire.    

Baisse incontestable du nombre de tués

Les chiffres parlent d’eux-mêmes. C’est du jamais vu. On trouvera des gens pour les contester mais ce qu’on ne veut pas entendre, c’est qu’il y a moins de morts.

Le président du conseil national de la sécurité routière rappelle le sérieux de l’ONISR et « la permanence de ses méthodes. Les chiffres ne sont pas truqués. »

Yves Goasdoué assure que sur une année complète « sauf si on revient sur cette mesure, ce que je ne crois pas », la diminution du nombre de tués sur les routes se poursuivra.

Cette mesure va faire gagner des vies. Cela ne souffre pas la discussion.

Une mesure pourtant impopulaire

Pour autant, comment expliquer que cette mesure est aussi impopulaire et cristallise les tensions en pleine crise des Gilets jaunes ? Pour Yves Goasdoué, l’histoire se répète.

Lire aussi : Limitation à 80 km/h. Les motards en colère de Normandie et du Grand Ouest attendus par milliers à Flers

Il remarque que beaucoup de mesures liées à la sécurité routière ont été très impopulaires. Il cite, parmi de nombreux exemples, l’obligation de la ceinture de sécurité à l’avant.

Mais voilà, dans le même temps, il constate qu’il y a eu le durcissement du contrôle technique et la fiscalité écologique qui a fait grimper les prix à la pompe.

Des aménagements possibles

Le président du Conseil national de la sécurité routière n’est pas opposé au débat et voir comment « cette mesure peut-être mieux acceptée. » Il rappelle qu’il n’est pas à l’origine de cette recommandation qui date de 2014 et évoque, à titre personnel, des aménagements qui pourraient être envisagés.

Remonter la vitesse à 90 km/h sur un certain nombre de sections est, selon lui, « une fausse bonne idée ».

Je pense que ça se heurte à des obstacles. On va faire du 30, du 50, du 70, du 80, du 90, du 110, du 130, on ne saura pas à quelle vitesse rouler.

Cela représenterait un gros coût en termes de signalisation sans compter les responsabilités en cas d’accidents liés à la vitesse.

Sursis pour les excès de moins de 20 km/h ?

En revanche, « ne pourrait-on pas envisager une sorte de droit à l’erreur ? Une mesure de sursis ? C’est l’hypothèse qui est la mienne pas celle du CNSR », insiste Yves Goasdoué.

L’idée serait par exemple de ne pas verbaliser pour un excès de vitesse de moins de 20 km/h hors agglomération puni d’un point et d’une amende et écoper d’un sursis.

Lire aussi : Gilets jaunes : près de 60% des radars dégradés, des dizaines de millions d’euros de préjudice

Si le conducteur ne commet pas de faute sur une période de 6 mois, le sursis tombe et son point n’est pas retiré. Mais s’il réitère l’infraction durant cette période alors il est puni pour les deux faits.

« Cela enverrait un message fort », tout en poursuivant plusieurs objectifs : « continuer à faire baisser le nombre de morts et de blessés » et « mettre dans la tête des Français que l’État ce n’est pas forcément la matraque, et qu’ils comprennent que ce n’est pas avec les amendes que l’État se finance », détaille le maire de Flers.

Autant de pistes qui seront peut-être au cœur des discussions du CNSR qui, rappelle Yves Goasdoué, est uniquement l’organisme de conseil de l’État et n’a aucun pouvoir de décision.


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