Viendra ? Viendra pas ? Après une incertitude, la venue d’Edouard Philippe à Rennes, vendredi 8 février 2019, a été finalement confirmée par le Conseil Régional de Bretagne et la préfecture.
Le Premier ministre est attendu à 14 heures à Rennes à l’hôtel de région, pour la signature, en présence du président de Région Loïg Chesnais-Girard, de deux pactes importants pour la Bretagne : le Contrat d’action publique et le pacte d’accessibilité pour la Bretagne.
Plus tôt dans la matinée, il sera à Nantes.
Un « pacte breton » promis par Emmanuel Macron
Le Premier ministre se rend en terres bretonnes pour confirmer les engagements pris par le chef de l’Etat, lors de sa tournée de deux jours en Bretagne, en juin 2018.
À Quimper (Finistère), Emmanuel Macron avait prononcé une longue allocution, face à des centaines d’élus bretons. Il leur avait proposé « un pacte breton » pour renforcer la décentralisation d’une « région exemplaire qui réussit ce qu’elle entreprend ». Culture, mer, agriculture, transports, Etat… tout, ou presque, avait été passé en revue.
Le président promettait des investissements pour améliorer les liaisons aériennes, ferroviaires et routières.
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Ce vendredi, Edouard Philippe vient marquer de sa présence et de sa signature, l’engagement de l’Etat envers un développement de la Bretagne.
Ce pacte marque une nouvelle étape pour l’accessibilité et un premier acte de différenciation en Bretagne.
Le Premier ministre sera notamment accompagné des bretons Richard Ferrand, président de l’Assemblée nationale, et de Jean-Yves Le Drian, ministre de l’Europe et des Affaires Etrangères.
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Pour une Bretagne plus accessible
Après l’abandon du projet de Notre-Dame-des-Landes, en janvier 2018, le Conseil régional de Bretagne, en collaboration avec les collectivités bretonnes et l’Etat, a donc planché sur les enjeux majeurs de l’accessibilité dans la région.
L’accessibilité ferroviaire de la Bretagne, qui passe notamment par :
- Maintenir le niveau de service TGV vers la pointe bretonne.
- Relier Brest et Quimper en 3 heures depuis Paris, et Rennes en 1h30 (possible depuis la nouvelle ligne à grande vitesse).
- Améliorer la desserte Rennes-Nantes, par Redon, pour desservir l’ensemble de la Bretagne sud, jusqu’à Quimper.
- Faire de Rennes « une priorité nationale pour garantir la fluidité du trafic vers l’Ouest ».
Autre axe majeur de développement, celui de la desserte routière du centre Bretagne et de la pointe bretonne, en l’occurrence la mise à 2×2 voies de la RN164, pour désenclaver le centre Bretagne. A ce jour, « 106 km de l’axe, sur les 162, sont à 2×2 voies », indique la Région.
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Egalement au cœur des préoccupations, l’attractivité aéroportuaire, très différente d’une plateforme à une autre, à savoir :
- A Brest, des perspectives de nouvelles liaisons commerciales vers des hubs internationaux, comme Amsterdam.
- A Quimper, des inquiétudes surtout depuis que Hop ! Air France envisage la suspension de la ligne entre Quimper et Paris Orly à partir du 2 septembre 2019.
- A Rennes, un aéroport en plein boom, qui affiche l’une des plus fortes progressions en France.
- A Lorient, où une étude est en cours pour juger de son avenir.
Avec sa situation maritime privilégiée, la Bretagne a également une carte à jouer dans le développement de ses ports, malgré des incertitudes entourant le Brexit et la sortie sèche, ou non, du Royaume-Uni de l’Union européenne.
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Des problématiques de mobilité qui s’inscrivent aussi dans une logique de transition écologique et solidaire (car, bus, métro, tramway, TER, autopartage, covoiturage, véhicule électrique).
Moderniser l’action publique régionale
Dans ce cadre, et en plein Grand débat national, Edouard Philippe compte aussi renouveler un partenariat de longue date passé avec la Région, et vendre les mérites d’un Pacte girondin promis par Emmanuel Macron, dont l’objectif est de « renforcer l’efficacité de l’action publique au service d’un développement d’un territoire durable et solidaire ».
Pour la Bretagne, ce nouveau Contrat pour l’action publique se décline en plusieurs grands axes :
- améliorer l’accessibilité de la Bretagne et la mobilité du quotidien.
- accélérer les transitions énergétiques et écologiques en prenant appui sur la gouvernance bretonne.
- conforter l’équilibre social et territorial, fondement de son modèle de cohésion et d’aménagement du territoire.
- valoriser le caractère maritime de la Bretagne, réalité majeure de la spécificité bretonne.
- renforcer la compétitivité bretonne en prenant appui sur les compétences humaines, avec un fort ciblage sur les productions agricoles et agro-alimentaires.
- renforcer le rayonnement du breton par la valorisation de son identité, de son identité et de ses langues.
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Ces deux pactes ont été examinés et votés, préalablement, jeudi 7 février, en session plénière du Conseil régional de Bretagne.
A Nantes vendredi matin
A Nantes, vendredi matin, le Premier ministre, accompagné de François de Rugy, ministre de la Transition Écologique et Solidaire, de Jacqueline Gourault, ministre de la Cohésion des Territoires et des Relations avec les Collectivités Territoriales, et d’Élisabeth Borne, ministre de la Transition Écologique et Solidaire, chargée des transports, signera le Contrat d’avenir pour les Pays-de-la-Loire.
Pour en savoir plus, consulter les rapports du pacte d’accessibilité breton et du contrat pour l’action publique pour la Bretagne (25 pages) :