« C’est une très belle réhabilitation. Quand on voit ce que c’était avant, on a là la démonstration du savoir-faire d’Histoire et Patrimoine. Nous avons désormais un immeuble de qualité, de caractère dans un périmètre qui compte beaucoup pour nous. Cette opération marque le début de la reconquête du quartier dans le cadre de la politique de la ville », s’est réjoui, jeudi 31 janvier 2019, Djoudé Merabet lors de l’inauguration de l’ancienne manufacture Houiller après travaux.
Classée à l’inventaire supplémentaire des Monuments historiques, la manufacture, sise au 10-12, rue de la République, au cœur du vieil Elbeuf, a été scindée en vingt-sept appartements du T1 au T4, tous vendus avant le début des travaux afin de permettre leur déroulement. Une parfaite illustration du partenariat public-privé qui a permis de remettre dans le domaine immobilier une pépite du patrimoine industriel. Pépite qui, au fil de sa désaffection progressive, s’était transformée en une sorte de « grand vaisseau fantôme », pour reprendre le terme employé par Philippe Lemonnier, l’architecte qui a mené à bien cette opération de sauvetage d’un ensemble qui avait failli disparaître lors de la restructuration du quartier du Puchot. C’eut été dommage.
Histoire et patrimoine en croisade
L’ensemble est en effet caractéristique de l’architecture du XVIIIe siècle, avec notamment ses façades à pans de bois et, pour faciliter l’éclairage naturel dans les ateliers, ses très nombreuses fenêtres (plus de deux cents pour vingt-sept appartements !), qui ont d’ailleurs posé quelques problèmes pour l’aménagement.
Une telle entreprise n’est pas une partie de plaisir, comme l’a souligné Pierre-Olivier Thibault. « Notre croisade, c’est sauver les merveilles architecturales des villes d’histoire en associant l’investissement privé et le concours public. C’est possible ! a confirmé le directeur général d’Histoire et patrimoine. Les investisseurs, qui ont acheté un appartement rénové de la résidence de ce bel ensemble, ont assumé les travaux considérables (près de 4 M€). »
Ces investisseurs ont bénéficié du soutien de l’État mais aussi de l’ANAH (Agence nationale de l’habitat), de la Ville, du Département de Seine-Maritime et de la Métropole Rouen Normandie. Le président de cette dernière, Frédéric Sanchez a d’ailleurs salué « la ténacité, l’obstination et la détermination » qui ont prévalu à la réhabilitation de cet ensemble, concluant : « La municipalité n’en manque pas. »