À 49 ans, Thierry Corbarieu, chef d’entreprise à Auterive (Haute-Garonne), au sud de Toulouse, est le premier Français a remporté l’ultra trail « Yukon Artic Race ». Adepte de cette pratique depuis plus de 14 ans, ce haut-garonnais a relevé après 217 heures de course dans le grand froid, le défi qu’il s’était imposé. Il est enfin rentré chez lui, lundi 18 février 2019, et a été accueilli en héros par une centaine de personnes à l’aéroport Toulouse-Blagnac. Aujourd’hui, il a déjà repris le travail après cette éprouvante aventure.
Un véritable passionné des trails
Si le running trail est une discipline encore méconnue, on peut affirmer que Thierry Corbarieu est un véritable athlète. C’est en 2005 que ce grand habitué des courses extrêmes chausse ses baskets pour sa première aventure : le Marathon des sables. Au fil des années, il continue, parfois même avec son épouse, d’enchaîner les trails de plus en plus extrêmes, et obtient de meilleurs résultats comme en 2010, quand il remporte la Trans 333 au Maroc.
L’envie de se lancer sans cesse de nouveaux défis amène cet pour amoureux des déserts à s’intéresser au « Yukon Artic Race ». Ce dernier est considéré comme un des trails les plus difficiles au monde, au Canada. Il a commencé à se préparer il y a un an et demi et explique :
Cela fait 10 ans que je guette cette course, et quatre ou cinq ans que j’ai pris la décision de la faire. Je me suis inscrit l’an dernier à une course en Laponie pour tester le matériel, me donner une idée de ce qui pouvait marcher ou pas.
Une course intense
Après avoir parcouru 692 km, il est venu à bout de ce trail en 9 jours au lieu de 13. Lui, comme les 40 autres coureurs, ont dû affronter le vent glacial et des températures allant jusqu’à -40°C la nuit.
Lors de ma première nuit, j’ai dormi avec mon sac de couchage et mon « sur sac ». J’ai dû casser la glace sur ma veste qui avait gelé.
Pour Thierry Corbarieu, les trois derniers jours ont été les plus durs. Livré à lui-même pendant 30 heures, au milieu de nulle part, entouré par les ombres glacées, avec personne autour et seule une petite lampe, pour la visibilité durant les longues nuits.
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Après la souffrance, la délivrance
Et puis ça y est, vint la ligne d’arrivée. Pour Thierry, cette ligne est une délivrance. « Enfin, j’y suis arrivé, c’est fait. Je vais enfin pouvoir dormir dans un lit chaud », a-t-il pensé à la fin du trail. Si cette épreuve est bel et bien terminée pour l’athlète, elle l’est également pour ses proches. Un véritable soulagement, qui a marqué la fin d’une angoisse pour sa femme, lorsqu’il l’a eu au téléphone :
C’était dur pour mes proches, mais ils me faisaient confiance. Je n’allais prendre aucun risque démesuré, j’avais fait la promesse à mes enfants de revenir entier !
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L’an dernier, un Italien amputé
L’an dernier, lors de la 15e édition de cet ultra trail, un coureur italien que le Haut-Garonnais connaît, a dû être amputé de ses deux jambes et de l’un de ses bras. Un évènement tragique, qui a conduit les organisateurs à renforcer la sécurité des coureurs de cette année afin de ne prendre aucun risque.
L’envie de partager
Pour ce défi, Thierry a rencontré deux classes d’écoles d’Auterive et Lagrâce-Dieu (Haute-Garonne). Une expérience enrichissante, qui lui a permis d’avoir de vrais échanges avec ces enfants. Un moyen pour lui de partager et présenter sa passion. Car il le confie : « J’ai de plus en plus envie de partager ».
Il a pu compter sur le soutien sans failles des élèves qui lui ont laissé un message avant sa course… et sont allés l’accueillir à l’aéroport de Toulouse-Blagnac !
Pour l’avenir, Thierry Corbarieu prévoit de revenir dans le désert, son premier amour. En fin d’année, il arpentera 1 000 km non-stop, dans le sable de Mauritanie. En 2020, il projette de partir au Népal pour l’Himal Race, avec un nouveau rêve en tête : contempler la chaîne de l’Himalaya.
Julia Pouligny