« Des gendarmes en plus dans la ville, c’est une très bonne chose », se réjouit une habitante aux abords de la gare de Louvres (Val-d’Oise).
Jeudi 14 février, comme de nombreux autres riverains, elle a assisté avec étonnement et curiosité à la visite du ministre de l’Intérieur, Christophe Castaner, venu sur place pour lancer le dispositif de quartier de reconquête républicaine (Qrr), le premier de France en zone gendarmerie, dans les secteurs de Louvres et Fosses déjà placés en zone de sécurité prioritaire (Zsp).
Lutter contre les violences urbaines
Dix gendarmes vont ainsi venir renforcer, en septembre prochain, les effectifs actuels des brigades de gendarmerie des deux communes qui comptent aujourd’hui, respectivement, 34 et 32 militaires.
Des renforts attendus par le colonel Stéphane Brunet, chef du groupement de gendarmerie du Val-d’Oise :
Afin de lutter contre les violences urbaines et contre les forces de l’ordre, les trafics de quartier, une logique d’appropriation territoriale dans les quartiers du Plateau à Fosses et Corot, à Louvres.
Les forces de l’ordre toujours autant agressées dans le Val-d’Oise
Si le préfet du Val-d’Oise, Jean-Yves Latournerie, a rappelé que la délinquance était en baisse en 2018, il n’a pas manqué de dénoncer « des épisodes réguliers de violences urbaines » dans ces deux villes, revenant notamment sur l’attaque aux cocktails Molotov des logements des gendarmes de Fosses en mai 2018 « qui a beaucoup marqué ».
Le représentant a ainsi insisté sur la « priorité accordée à la présence au quotidien des services de police et de gendarmerie », d’autant plus importante que la population de Louvres (10 300 habitants) devrait doubler d’ici à cinq ans.
Nous attendons 2 000 habitants supplémentaires en 2021-2022 et 10 000 en 2024. »
Val-d’Oise. Délinquance : une tendance à la baisse, des inquiétudes persistantes
« Une police sur mesure »
Un dynamisme démographique qui a grandement pesé dans la balance au moment du choix d’intégrer les communes de Louvres et de Fosses dans le dispositif de la Qrr a avoué Christophe Castaner.
Ce que vous vivez et ce que vous allez vivre ici est assez unique en France. Hors, face à un phénomène d’hypercroissance, il y a des territoires qui peuvent se perdre. Perdre leurs repères, leur référence, leur propre histoire, s’ils ne sont pas accompagnés par tous les acteurs il y a un risque d’affaiblissement du territoire. Mettre des effectifs supplémentaires, c’est bien. Mais cela peut ne servir à rien. Ce qui compte, c’est la mobilisation de tous les acteurs. L’Éducation nationale, les bailleurs sociaux, les associations culturelles, sportives, l’ensemble de la collectivité… C’est cela qui est essentiel, a souligné le ministre de l’Intérieur.
Christophe Castaner a ainsi plaidé pour « une police sur mesure », qui se construit « avec les acteurs locaux plutôt que dans les bureaux de la place Beauvau ».
Dans la foulée, le ministre de l’Intérieur s’est rendu en gare de Louvres pour se faire présenter l’expérimentation en cours de la présence de gendarmes réservistes sur les lignes de bus Keolis.
Nous avons identifié les lignes sensibles du Val-d’Oise pour savoir sur lesquelles nous devions déployer des militaires. Ils apportent beaucoup de sérénité pour les conducteurs et les usagers », note un gendarme.
« Nous n’avons relevé aucune violence ni aucune incivilité depuis qu’ils sont présents », poursuit un responsable de Keolis.