C’est sa deuxième tentative. Quelques années après avoir déjà tenté une expérience similaire, Philippe Robin, 41 ans, remet le couvert et se relance dans l’implantation d’un marché de produits locaux à Tournan-en-Brie. Tous les samedis à compter du 9 mars prochain, il recevra chez lui, dans sa cour du 8 rue du plateau, producteurs briards et consommateurs désireux de mettre en valeur le savoir faire local et de stimuler l’économie en circuit court.
Un système souple
Pour ce nouveau projet, le Tournanais a choisi de se faire accompagner par la plateforme numérique locavor.fr. « J’ai choisi Locavor notamment pour la flexibilité et la liberté qu’offre son fonctionnement, tant pour moi que pour les producteurs et les consommateurs » explique-t-il. Les contraintes sont en effet minimes. « Chaque producteur qui souhaite collaborer avec moi est libre. Aucun engagement, aucun contrat, si ce n’est moral détaille Phillipe Robin. Il est libre de ne plus participer, ou encore de contribuer à un autre Locavor. »
Les consommateurs bénéficient eux aussi de la souplesse qu’offre le système. Ils ne se voient pas imposer de « panier type », au contenu prédéfini et non-modifiable. « J’ai une connaissance qui procède via ce type de paniers. A chaque fois il se retrouve avec des produits sur les bras. Il déteste les betteraves, mais il en a plein son congélateur » se marre Philippe Robin .
Uniquement sur internet
L’une des caractéristiques principales du fonctionnement de Locavor, est que tout se passe sur internet. Les consommateurs doivent s’inscrire sur le site, sur lequel ils réalisent leurs commandes. C’est seulement par ce biais qu’ils peuvent se procurer les produits mis à disposition. Inutile de se rendre sur le point de distribution si la commande n’a pas été préalablement passée. Philippe Robin est chargé du contact avec les producteurs, de la centralisation des produits et de leur distribution. Il est animateur de point de distribution, pas vendeur.
Ce qui peut potentiellement en rebuter certains. « Il est possible en effet que ceux qui ne sont pas familiers de l’outil numérique soient découragés par le fait que tout passe par internet confie-t-il. A moi de parvenir à sensibiliser ces gens là, pour qu’ils passent outre cette difficulté. » Il estime cependant que cela peut déclencher des élans d’entre-aide, de solidarité. Commandes groupées entre voisins, entre amis, pour que les inscrits fassent profiter de leur maîtrise du web les personnes intéressées.
Pas seulement des fruits et légumes
Le Briard compte de plus sur la diversité des produits mis à disposition pour inciter les gens à franchir l’obstacle que peut constituer le fonctionnement de Locavor. S’il offre les classiques fruits et légumes, il s’échine également à proposer des denrées qu’on ne s’imagine pas nécessairement être produites en circuit court. « J’ai déjà deux savonnières contributrices. On propose également de l’huile de Colza. Et je suis en contact avec la marque Des pâtes Briardes épi c’est tout qui produit des pâtes 100 % briardes, et Oh la vache, qui fait des mousses au chocolat. »
Enthousiaste mais prudent, il envisage, pourquoi pas, l’ouverture d’un second point de distribution, ou l’instauration d’un système de livraison à domicile si le projet parvient à s’implanter et à se consolider durablement.