un homme de 22 ans a été condamné par le tribunal correctionnel de Caen (Calvados), lundi 25 février 2019, pour avoir frappé son ex-compagne. Les policiers l’avaient surpris par sa fenêtre, en ombres chinoises. Illustration (©Fotolia)
Jeudi 21 février 2019, vers 21h, un équipage de la Bac patrouille dans le quartier du Chemin-Vert, à Caen (Calvados). En passant à proximité d’une résidence de la rue des Chardonnerets, les policiers entendent une femme hurler. « Au secours, à l’aide », entendent-ils distinctement, provenant d’un appartement du rez-de-chaussée.
Ils voient des silhouettes se battre par la fenêtre
Par la fenêtre, en ombres chinoises, les policiers voient deux silhouettes se battre. L’homme pousse la femme contre le mur, la frappe à de multiples reprises et celle-ci finit par tomber au sol. Les hommes de la Bac le hèlent de sous la fenêtre pour l’interrompre, mais il leur aurait répondu qu’il « faisait ce qu'(il) voulait chez lui ». Ayant entendu des appels au secours provenant de l’intérieur, les policiers pénètrent dans l’appartement pour interpeller l’homme. Il se serait alors débattu pour éviter d’être menotté et aurait blessé les deux policiers.
Stage de sensibilisation aux violences faites aux femmes
Jugé lundi 25 février 2019, en comparution immédiate, par le tribunal correctionnel de Caen, Mohamed* a été condamné à deux ans de prison dont dix mois avec sursis et mise à l’épreuve. Deux sursis antérieurs ont également été révoqués, pour un total de cinq mois. Il a été incarcéré dès l’issue de l’audience, pour une durée totale de 19 mois.
Déjà condamné à six reprises par le passé, il est sous contrôle judiciaire dans le cadre d’une autre affaire de violences, pour laquelle il est mis en examen. Durant sa mise à l’épreuve de deux ans, il aura interdiction d’entrer en contact avec la victime, ni paraître à son adresse. Il devra aussi suivre un stage de sensibilisation sur les violences faites aux femmes.
Au cours de l’enquête, la victime, mère d’un enfant de trois mois, a fait état de violences habituelles, y compris lorsqu’elle était enceinte. Mais elle n’a jamais déposé de plainte ni même de main courante.
L’avocate de Mohamed, Me Djamila Mokhefi, n’avait pas la partie facile pour sa première plaidoirie. Elle a avancé l’argument de la relation amoureuse conflictuelle et de l’altercation mutuelle, incitant le tribunal à réduire la peine du prévenu par rapport aux réquisitions du parquet. Le procureur Pierre Vrinat avait requis trois ans de prison, dont un avec sursis et mise à l’épreuve.
*Prénom d’emprunt