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En Normandie, on a testé les cars électriques : ces bus sont-ils (vraiment) écolos ?

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La Région est en train de tester les cars électriques pour renouveler son parc de véhicules.

La Région est en train de tester les cars électriques pour renouveler son parc de véhicules. (©ML/Normandie-actu)

Après avoir testé des cars électriques sur près de 8 000 km, la Région Normandie étudie la possibilité de transformer une partie de ses 342 autocars diesel en bus électriques.

Un premier essai a été effectué sur la ligne express Rouen (Seine-Maritime) – Évreux (Eure) du 6 au 17 juin 2018. Une nouvelle expérimentation est menée depuis le 12 novembre 2018 jusqu’au 4 mars 2019 sur cinq lignes du Calvados : ligne 4 (Cresserons-Caen), ligne 10 (La Caine/Sainte-Honorine-du-Fay-Caen), ligne 6 (Creully-Caen), ligne 8 (Cheux-Caen), ligne 36 (Troarn-Caen) et ligne 20 (Deauville-Caen)

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Des bus électriques qui viennent de Chine 

Les deux expérimentations ont été menées avec le même véhicule : un bus 100 % électrique qui n’émet aucune pollution atmosphérique de la marque chinoise Yutong, distribué par Dietrich Carebus group, une entreprise alsacienne. Si les pièces sont fabriquées en Chine, les autocars sont assemblés en France.

Ces bus silencieux de 60 places assises ont une autonomie de 186 kilomètres. « Ils ne sont pas adaptés à tous les parcours, car les bus doivent rentrer au dépôt le soir pour être rechargés en quatre heures, précise Maryline Lemonnier, la directrice de Keolis bus verts. Beaucoup de nos bus ne rentrent pas au dépôt le soir. Nous avons calculé : dans le Calvados, la moitié de notre flotte pourrait passer en électrique au regard de l’autonomie. »

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Des retours positifs

Durant l’expérimentation, l’avis de près de 350 usagers transportés a été recueilli. 90 % d’entre-eux ont été agréablement surpris par le confort sonore qu’un bus électrique peut apporter. Avec moins de vibrations à l’intérieur, 88 % ont apprécié la qualité de vie à bord. Au final, les usagers ayant pris ce bus lui ont mis la note de 8,2/10.

Même son de cloche chez les conducteurs qui disent être moins fatigués dans ces cars électriques. « Comme les bus sont silencieux, les voyageurs parlent moins forts et cela engendre moins de fatigue sonore », souligne Tristan Guillemard, le directeur du pôle régional Normandie Transdev.

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« Des gains environnementaux considérables »

Selon la Région, le bilan écologique est positif. « Sur cette expérimentation, il y a eu des gains environnementaux considérables : trois tonnes de dioxyde de carbone, un kilo d’azote et huit grammes de particules », assure Jean-Baptiste Gastinne, le vice-président en charge des transports à la Région Normandie.

Et si le coût d’investissement est double – un car électrique vaut 360 000 euros contre 180 000 euros pour un car diesel – les coûts de fonctionnements sont moindres. On observe une réduction de 40 % en consommation énergétique par rapport à un véhicule thermique : 29,26 euros contre 69,60 euros pour une autonomie de 200 km.

Face à ces chiffres positifs, le fait que les bus viennent de Chine fait évidemment tiquer. « Le bilan énergétique global lié à la fabrication de ces cars n’a pas été calculé par nous. Nous ne pouvons pas évaluer toute la filière ! », fait remarquer Jean-Baptiste Gastinne, le vice-président en charge des transports à la Région Normandie.

De son côté, Julien Bahri, responsable commercial pour Dietrich Carebus group estime qu’un bilan carbone global des bus Yutong serait intéressant, « mais il faudrait qu’on fasse la même chose pour tout le monde et qu’on mette en place des règles de calcul de A à Z… Ce qui n’est pas le cas aujourd’hui ».

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Trouver le meilleur carburant de demain

La Région a pour obligation d’avoir un parc de véhicules composés à 50 % d’engins peu émissifs d’ici à 2020, et 100 % d’ici à 2025. La perspective de la fin du diesel dans les transports publics conduit la Région à s’engager dans diverses expérimentations pour trouver les meilleurs cars de demain :

De nouveaux essais avec les cars électriques sont prévus. On envisage notamment l’expérimentation d’un autocar au gaz naturel. Et nous sommes très engagés au sein de la filière hydrogène.

Ces différentes expérimentations permettront à la Région d’élaborer un schéma d’investissement dans de nouveaux types de véhicules à énergie alternative. D’autant plus que la Région, qui a récupéré les autocars gérés auparavant par les Départements, doit passer des commandes à l’horizon 2020 pour renouveler un parc vieillissant.

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