Elle avait les mains liées, jeudi 28 février. Assise au bord de la fontaine Mouchel sur la place de-Gaulle, Perrine a gardé le silence pendant de longues minutes, regardant droit devant elle. Au début, personne ne faisait attention à la jeune Cherbourgeoise.
Lire aussi : La Hague : les amphibiens de la mare de Vauville sont prioritaires sur la route
Puis son complice, Paul, est allé vers les gens pour leur demander ce qu’ils voyaient autour d’eux. Les langues se sont déliées et des discussions se sont engagées autour d’une quinzaine de personnes.
« On voulait créer une ouverture sur l’art contemporain »
Cette performance était en fait la première des étudiants de la classe préparatoire des Beaux-Arts dans le centre-ville de Cherbourg. Paul Louis-Régis, à l’origine du projet, explique la démarche :
On voulait créer une ouverture sur l’art contemporain, avec l’idée que chacun a sa petite maison sur sa tête et ses œillères qui l’empêchent d’aller vers l’imaginaire. C’est un clin d’œil au tableau de Louise Bourgeois, Femme Maison.
Un exercice difficile
Patricia, une passante intriguée par la performance de Perrine, n’est pas restée insensible :
C’est une démarche qui nous engage et ce n’est pas évident. Mais je voulais connaître le but. Je suis très curieuse ! Aujourd’hui, les gens marchent tout droit et ne s’arrêtent plus sur l’essentiel. Ce n’est pas normal de voir une femme attachée avec une maison sur la tête.
Lire aussi : Insolite dans la Manche : il cultive des plantes pour produire des huiles essentielles !
Pour Perrine Guichard, qui est restée murée dans le silence durant une vingtaine de minutes, ce n’était pas non plus un exercice facile :
C’était dur de ne pas répondre !
Un exercice difficile, mais concluant pour les élèves des Beaux-Arts. Et pourtant, il n’est pas toujours simple d’avoir les yeux en face des trous avec une maison sur la tête…