La vidéo cumule près de 30 000 vues. Elle a été mise en ligne le 7 mars sur le site de l’association Direct action everywhere (DxE), communauté d’enquêteurs qui mettent en lumière la réalité des élevages intensifs. Quatre jours après avoir été tournée.
Ses auteurs ont voulu dénoncer l’état d’insalubrité des lieux et les conditions de vie des animaux. « Sur place, nos enquêteurs ont découvert des dizaines de poules mortes laissées sur place, au milieu des autres, indique William Burkhardt qui a créé cette structure en octobre 2018, après avoir travaillé pour L214. Beaucoup de poules étaient “abîmées”, c’est-à-dire qu’il leur manquait beaucoup de plûmes et elles montraient des signes de mauvaise santé (crête blanche, prolapsus au niveau de l’anus…), dûs au stress de ce mode d’élevage où elles n’ont aucun accès à l’extérieur et ne voient jamais la lumière du jour« .
Présence de souris
Les images montrent également la présence de souris dans les bâtiments. « Ce qui a également marqué nos bénévoles, c’est l’odeur pestilentiel, ajoute l’association DXE. La litière, initialement de paille, n’est généralement pas changé au cours de l’unique année qu’elles vont passer dans l’élevage. Après une année passée à pondre, ces poules seront envoyées à l’abattoir ».
« On fait le travail de l’Etat »
Le créateur de l’organisme ne se cache pas d’avoir violé une propriété privée. « On fait le travail que les services de l’Etat (direction départementale de la cohésion sociale et de la protection des populations) devraient faire. Quand ils visitent ces installations classées (plus de 10 000 poules), ils préviennent avant de venir. C’est biaisé. Du coup, à la différence de la restauration par exemple, ces entrepreneurs bénéficient d’une grande tolérance », estime William Burkhardt.
Des agriculteurs sous le choc
Pas de délation pour lui. Juste de l’information au public. La vidéo a mis « sous le choc » les deux associés de cette exploitation familiale créée en 1983. Elle emploie trois personnes. « On ne comprend pas. On exerce notre métier du mieux possible. D’ailleurs, on est contrôlé régulièrement, parfois inopinément, sans qu’il n’y ait eu de soucis. Notre exploitation est de taille moyenne, elle n’a rien d’exceptionnel », s’est contenté de commenter un des deux éleveurs qui ne souhaite « pas polémiquer« .
Les oeufs de cet élevage servent à différentes industries : ce sont des ovoproduits, envoyés sous forme liquide. Les propriétaires ont été alertés de cette vidéo par les gendarmes. Ils n’ont pour l’heure pas porté plainte.
L’association, quant à elle, a conseillé ses internautes de ne pas consommer de tels oeufs classés en catégorie 2, dont la cause animale est un des critères pour l’obtention.