Dans la salle d’attente de l’hôpital de Lannion, Mariyana et sa voisine papotent en attendant patiemment leur tour.
Dans la bonne humeur, les deux femmes partagent leurs soucis oculaires. La première souffre de douleurs aux yeux, la seconde à la vue qui continue de baisser malgré une opération au mois de juin. Toutes deux attendent le verdict du praticien hospitalier.
Depuis le 10 décembre, des consultations d’ophtalmologie sont assurées au centre hospitalier de Lannion par les praticiens de l’hôpital de Saint-Brieuc. Pierre Damien Zongo, chef du service ophtalmologie de l’hôpital briochin, explique :
Ça répond à un vrai besoin. L’hôpital de Saint-Brieuc était le seul service public en ophtalmologie du territoire et le secteur du Trégor en était le plus éloigné.
Sans compter que seuls trois praticiens libéraux sont en activité à Lannion. Avec des délais d’attente qui peuvent être extrêmement longs.
L’offre de soins n’était pas suffisante au vu de la population.
Cinq jours par semaine
Le service ophtalmo de l’hôpital briochin a vu son effectif renforcé ces trois dernières années et compte désormais cinq praticiens. Chacun se déplace une journée à Lannion pour assurer les consultations, proposées du lundi au vendredi. Un orthoptiste est également présent.
Autre motif de satisfaction : la prise en charge de la DMLA (Dégénérescence maculaire liée à l’âge) est assurée entièrement, du contrôle au traitement, au sein de l’établissement lannionnais. « C’était important, assure Pierre Damien Zongo. Il y a des patients qui viennent tous les mois et ils sont âgés de 75 à 85 ans ».
Le vendredi, c’est le jour de Pierre Damien Zongo. Les patients défilent dans son cabinet. C’est ainsi tous les jours depuis décembre.
On commence à atteindre deux à trois mois délai, c’est encore raisonnable.
Soulagement
Mariyana, une Lannionnaise âgée de 63 ans, a obtenu un rendez-vous en deux semaines. Ses yeux la font souffrir depuis des semaines et il lui tarde d’évoquer, enfin, ses élancements avec le professionnel :
C’est une solution de secours pour beaucoup. On devait attendre des mois.
Son ex-voisine de chaise en a, elle, fini. Tout va bien. « C’est normal ! Je suis rassurée, sourit la Trécorroise de 93 ans, soulagée. Je vais avoir des lunettes, je vais pouvoir à nouveau lire et faire des mots croisés ! » Elle se dirige, à petit pas, vers le secrétariat pour prendre un nouveau rendez-vous afin d’assurer tout de même un suivi régulier.