« Le blues, ce n’est pas une musique de couleur, c’est un son qui parle à tout le monde. C’est la musique de l’âme ». Dire que le blues est une musique uniquement afro-américaine venant du Sud, c’est pour Karim Albert Kook bien trop réducteur :
« Cette musique, elle s’est nourrie de beaucoup d’influences. La cadence harmonique du blues par exemple, elle vient d’Europe et de l’influence de la musique classique ».
Pas de spleen
Autre préjugé à éviter lorsque l’on parle de blues, c’est le spleen. Pour le musicien et chanteur installé à Vernon, « le blues, ce n’est pas triste. C’est une musique qui transforme les choses : je cherche une solution, chacun a son mot à dire, j’ai quelque chose à montrer ».
Cette façon d’exprimer ses émotions, Karim Albert Kook l’a découverte à 16 ans. Né en Algérie, il s’installe en France, dans la région toulousaine, pour soigner la maladie qui le contraint à rester en fauteuil roulant. Adolescent, il découvre la guitare, instrument offert par son frère : « L’instrument m’a permis de m’évader ». Il monte ensuite à Paris et commence à jouer dans des clubs :
Et puis le blues m’a rattrapé. C’est lui qui m’a choisi ».
L’artiste a la chance de rencontrer son idole, Bill Thomas dans un magasin de musique où il travaille : « C’était mon voisin sans que je le sache ! Tous les soirs à la maison, il m’a initié aux règles de la confrérie du blues ». Le blues devient pour lui, « bien plus qu’une musique, un véritable style de vie ».
Un blues universel
Et le blues que joue le Vernonnais n’a rien de triste, bien au contraire. Il s’inspire de la World music, et plus particulièrement des sonorités du Maghreb et du continent africain en général. « Des sonorités encore plus présentes dans le 4e album que je suis en train d’enregistrer ». L’artiste a aménagé un studio dans sa maison dans le quartier de Bizy. Cet album, il le dédie à un ami disparu, Guy l’Américain, du label Dixie-Frog. Dans la campagne euroise depuis 2015, Karim Albert Kook dit avoir pu faire son deuil, « cela m’a apaisé, j’ai trouvé ici une certaine sérénité ».
Chanter en français
Celui qui a joué aux États-Unis, en Algérie, au Maroc, en Allemagne ou encore en Russie, aime « chanter en français. J’aime la littérature française, j’aime la langue et la France a apporté beaucoup à la culture américaine, à la Nouvelle Orléans, la Louisiane ou encore le Texas, et donc au blues », souligne le musicien.
Le Vernonnais a joué en première partie de B.B King, Albert Collins ou encore Luther Allison. Il évoque dans ses chansons des histoires d’amitié, de voyages avec optimisme, amour de la vie et parfois un peu d’ironie et d’autodérision.
Heureux à Vernon, « tout va bien », pour l’artiste, pour paraphraser l’une de ses chansons sur l’album Je roule vers toi.