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Saint-Nazaire : Après sept ans d'attente, une nouvelle vie pour la famille Adamov

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Chaque enfant a été parrainé par un citoyen et un élu

Chaque enfant a été parrainé par un citoyen et un élu

Elles sont assises sagement sur les genoux de leurs marraines. Âgées de 7 et 10 ans, Yasmina et Amina ne réalisent sans doute pas la portée de tout ce qui se passe autour d’elles.

Avec leurs collants étoilés et leur veste blanche, ce sont pourtant elles les protagonistes de la cérémonie. Ces deux petites filles tchétchènes ont été parrainées vendredi 8 mars à la mairie de Saint-Nazaire. Avec chacune deux parrains : un élu et un citoyen de Saint-Nazaire.

Des papiers obtenus le mois dernier

Parrainage bien particulier que celui-là. Ce n’est certes pas la première fois que ce genre de cérémonie se déroule dans la salle des mariages de l’hôtel de ville. Neuf fois, des élus et des habitants nazairiens se sont engagés pour aider dans un parcours compliqué vers l’obtention de papiers en règle.

Cette fois-ci, c’est différent : le mois dernier, le couple Adamov et ses cinq enfants ont obtenu le titre de réfugié. La cérémonie des parrainages étant déjà prévue, il a été décidé de la maintenir. Comme un symbole et l’occasion de fêter la fin de ce parcours du combattant.

« Il a été écouté »

Enfin ! Nous n’irons plus au tribunal administratif.

Annie Clémet fait partie de la Ligue des Droits de l’Homme et d’Avessac sans frontières. C’est elle qui a retracé le parcours de la famille durant la cérémonie. Il aura en effet fallu sept ans aux Adamov pour régulariser leur situation. Dans un contexte politique compliqué, Amurdi, Madina et leurs quatre enfants (la cinquième, Amina, naîtra en France) ont dû fuir Goudernes, en Tchétchénie. Après un passage à Rennes, ils arrivent à Avessac. « Tout de suite, vous vous êtes investis dans la vie de la commune ». Ils sont ensuite partis sur Redon, soutenus par tout un tissu associatif.

Cela n’a pas suffi à convaincre la préfecture de Rennes. Alors, en août dernier, la famille a déménagé à Saint-Nazaire.

On y a trouvé un tout autre accueil, avec une écoute de la préfecture de Nantes. Amurdi n’a jamais changé son récit, mais cette fois, il a été écouté. Aujourd’hui, après sept ans de mauvaise volonté administrative, la France vous offre enfin la protection.

« La chasse aux sans-papiers continue »

Comme toujours, la cérémonie a été empreinte de beaucoup d’émotions. Joie, soulagement, optimisme. Mais aussi inquiétude. Inquiétude pour la douzaine de familles qui, à Saint-Nazaire, sont en attente de régularisation. Inquiétude devant le parcours toujours plus compliqué dans l’administration.

« C’est de plus en plus difficile, la chasse aux sans-papiers continue », insiste Yvon Renevot, parrain d’une des petites filles. « On a le sentiment que la situation empire », soupire Augustin Grosdoy. Le représentant du collectif Ucij (Unis contre une immigration jetable) a notamment souligné le « scandale » du projet de décret instituant le « fichage » des mineurs isolés étrangers.

Nous appelons à une autre politique, celle de l’accueil.

Ému, le couple n’a eu de cesse de remercier ses soutiens, forts pendant leur errance. Pascale Hameau, qui menait la cérémonie, a, elle, exprimé des regrets.

Celui que ce soit très long, très laborieux, quand nous devrions accueillir plus aisément dans notre pays.


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