Le tribunal administratif de Caen (Calvados) a rejeté, le mercredi 6 mars 2019, le recours intenté par un ancien cantinier d’un lycée d’Argentan (Orne). L’homme contestait la décision du président du conseil régional de l’avoir licencié, il y a un peu moins d’un an, en avril 2018.
Comme l’avait proposé le rapporteur public dans ses conclusions, l’agent ne sera pas réintégré dans ses fonctions. Recruté en tant qu’agent d’entretien en 2010, ce dernier avait été nommé comme stagiaire de la fonction publique territoriale cinq ans plus tard, en vue d’une éventuelle titularisation.
Seulement, l’intéressé n’était visiblement pas très impliqué dans son travail. Au contraire, le requérant a fait preuve, comme le constate le tribunal :
« d’un « manque de motivation dans l’accomplissement de ses tâches ».
Lors de l’audience, le 8 février dernier, le rapporteur public avait également pointé du doigt l’attitude « inappropriée » du cantinier vis-à-vis de sa hiérarchie.
Lire aussi : Justice. Non titularisé, le prof du collège Rostand, à Argentan, met en cause ses élèves
Une « désinvolture, marquée de dérision »
Alors que ses supérieurs lui avaient pourtant conseillé d’améliorer son comportement, ce dernier pouvait se montrer « ironique » à leur égard, faisant même preuve d’une certaine « désinvolture, marquée de dérision ».
Lors de son évaluation, l’un de ses supérieurs lui avait également reproché de manquer à son devoir de réserve et de sérénité.
Du fait du côté « très protecteur » que revêt le statut de fonctionnaire, le rapporteur public avait estimé qu’il était bel et bien du devoir de la Région d’être « particulièrement attentive » avant de titulariser, ou non, l’un de ses agents.
Un manque de « savoir-être »
Le magistrat avait tranché :
Le cantinier « n’était pas suffisamment respectueux de ses supérieurs et de leurs consignes ».
Selon lui, face à ce manque « singulier de savoir-être », la Région avait donc raison « de faire preuve de sévérité » à l’égard du requérant, qui réclamait sa réintégration immédiate dans ses fonctions ainsi que 2 000 euros pour ses frais de justice.
« Dans la moyenne, pas plus, pas moins »
En défense, l’avocate de l’agent avait contesté le jugement porté sur son client, déplorant notamment « l’absence de pièces pour démontrer son manque de motivation ». Au contraire, selon son conseil, les notations de l’agent démontraient qu’il était, à ses yeux, « dans la moyenne, pas plus, pas moins ».
Un argument qui n’a donc pas convaincu le tribunal.
BM – (PressPepper)