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Un convoi de plusieurs tracteurs est parti de Lohuec ce mercredi matin, vers 9h15. D’autres agriculteurs les ont rejoints en route et le cortège est arrivé à Callac vers 10h. Une pause en ville, puis direction Kerguiniou où tout le monde pensait qu’ils allaient s’installer.
Un barrage à un endroit stratégique
Sauf que les agriculteurs ont décidé de continuer leur route et de remonter en direction de Guingamp, pour aller poser leur barrage quelques kilomètres plus loin, avant le passage à niveau, à hauteur de l’embranchement de la route de Belle-Isle-en-Terre. Un endroit stratégique puisqu’ils bloquaient ainsi l’axe principal Carhaix-Guingamp, tout en contrôlant le possible itinéraire de délestage vers Plougonver. Ils y étaient pour 11h, “depuis rien ne passe ici”, constataient-ils quand nous les avons rencontrés en début d’après-midi.
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Ils étaient très nombreux sur place, sous une pluie battante : 70 personnes environ, avec une vingtaine de tracteurs attelés. Des agriculteurs des cantons de Callac et Belle-Isle-en-Terre, toutes productions confondues. Des tracteurs garés dans tous les sens en travers de la route, des bétaillères couvertes de bâches pour abriter les troupes, à manger et à boire sous chaque abri, ils avaient bien l’intention de tenir le siège jusqu’en fin de journée. Peut-être même de remettre ça demain jeudi 28 janvier. Des pneus et des bottes de foin brulent mais pas sur la chaussée : pas question pour eux de commettre des dégradations. Tout ce qui flambe a été déversé sur l’herbe, à l’intersection des routes.
Qu’est-ce qu’on a fait pour mériter ça ?”
Dans les rangs des manifestants, ce qui frappe c’est la présence de nombreux jeunes agriculteurs. Une majorité même. Avec les plus anciens, ils crient leur mal-être : “Ce que le ministre nous propose, ce n’est rien qu’un pansement sur une jambe de bois. Ici il faut savoir quand notre canton, l’agriculture c’est tout. A Guingamp, c’est pareil, si on enlève l’agroalimentaire, il n’y a plus rien.”
Beaucoup de jeunes dans la manif
Ils veulent, comme leurs collègues qui manifestent à Guingamp ou ailleurs en Bretagne, que leur travail soit reconnu. Leur porte-parole renchérit : “Mais qu’est ce qu’on a fait à la société pour mériter ça ? On travaille tout ce qu’on peut. On fait travailler plein de monde. Tout le monde a un salaire à la fin du mois et nous on doit puiser dans nos réserves pour survivre. Quel autre métier accepterait ça ?”. Les plus jeunes se demandent quel est leur avenir et disent déjà qu’ils ne sont plus des exploitants agricoles, mais “des exploités agricoles. On dégage à peine de quoi se payer à bouffer au final” dit l’un d’entre-eux âgé de 26 ans.
Les agriculteurs prévoient de maintenir leur barrage en place jusqu’à la tombée de la nuit, éventuellement même d’en installer d’autres aux alentours, à Kerguiniou notamment. Affaire à suivre.