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Seine-et-Marne. La ponctualité des trains en question

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Selon la SNCF, la ponctualité de la ligne P est "stable" mais les lignes D et R sont "en difficulté"

La ponctualité de la ligne P est « stable » mais les lignes D et R sont « en difficulté » (©DR)

Ce sont des chiffres attendus par les utilisateurs, peut-être moins par la SNCF et la RATP. Jeudi 8 novembre, lors du conseil d’Ile-de-France Mobilités (IDFM), le syndicat des transports de la région qui fixe les objectifs contractuels de ponctualité aux deux institutions, les deux sociétés ont présenté leur bilan « ponctualité » sur la période allant de janvier à juin 2018.

Dans un tweet, la SNCF annonce la couleur : « La ponctualité de 2018 est globalement stable (88,6 % en 2018 vs 88,4 % en 2017) : lignes stables (C, E, J, P), lignes performantes (H, K, L, U), lignes en difficulté (D, N, R) ».

Ligne P comme ponctualité ?

Ces chiffres représentent la ponctualité des trajets des usagers, soit 88,6 % des voyageurs arrivés à l’heure. Le retard de chaque voyageur se détermine par la différence entre son heure d’arrivée théorique et son heure d’arrivée réelle à sa gare de destination. Un voyageur étant considéré en retard dès que ce dernier dépasse 5 minutes.

« Il y a une différence entre ce que la SNCF prend en compte et le ressenti des voyageurs, tempère cependant Nathalie, représentante du Collectif des usagers de la ligne P, empruntée par 114 000 voyageurs par jour. La ligne est dite « stable », alors que quand on analyse les chiffres en détail, ce n’est pas le cas. »

Le collectif a en effet eu accès aux chiffres branche par branche. Publiés sur la page Facebook du groupe, ils sont partout en baisse : 88,3 % contre 89,9 % par rapport à l’an dernier sur l’ensemble de la ligne (objectif contractuel de 94 %) ; 93,6 % au lieu 95 % sur le tronçon Esbly-Crécy-la-Chapelle ; 90 % au lieu 91,1 % sur la branche Paris-Est-Château-Thierry ; 81,6 % au lieu de 87,6 % pour le tracé Paris-Est-Coulommiers ; 82,3 % contre 82,6 % pour le secteur Paris-Est-La Ferté-Milon et enfin un recul de trois points pour la branche Paris-Est-Provins (84 % contre 87 %).

Depuis septembre, le collectif comptabilise également de lui-même les retards : « Sur octobre, on était à environ 45 h de retard cumulées, précise Nathalie. En moyenne, c’est 25 à 33 h par mois. »

A Lire aussi : Ligne P : des voyageurs bloqués plus de 5 heures à cause d’un sanglier

« La ligne P dans sa globalité ne connaît pas de décrochage important mais est très contrastée selon les axes, reconnaît la SNCF. Nous restons supérieurs à 90 % sur l’axe Paris Meaux Château-Thierry, le plus fréquenté de la ligne. Pour Paris-Coulommiers c’est en fait 83,5 %, et 85 % pour Paris-Provins. »

Ligne D et R, même combat

Du côté des lignes D et R, la situation empire : « Les objectifs d’IDFM sont de 92,5 % de ponctualité. Or, nous sommes toujours en dessous de 90 %, se désole Jonathan Magano, président du SaDur, l’association des usagers du RER D, qui convoie 615 000 voyageurs par jour. Nos propres calculs totalisent même 58 % entre janvier et juillet 2018, période de grèves comprises. » Sur la branche Montgeron – Combs-la-Ville, la plus impactée, le taux tombe même à 77,3 %, contre 83,9 % sur l’ensemble de la ligne pour la période du 1er janvier au 31 octobre 2018.

Le problème ? « Le tunnel entre la Gare du Nord et Châtelet, partagé avec le RER B, précise Jonathan Magano. Il y passe 32 trains par heure sur deux voies, soit un toutes les 2 minutes. Au moindre retard, toutes les branches sont impactées. »

« Le nouveau service de décembre (SA 2019) permettra de réduire les parcours et le nombre de circulations entre Villeneuve et Paris, promet la SNCF. La mise en place d’un nouveau poste d’aiguillage à Saint-Denis, le 20 octobre, va aussi permettre d’atteindre les nouveaux objectifs. »

Quant à la ligne R du Transilien, qui relie Paris-Gare-de-Lyon à Montereau et Montargis, elle totalise également 83,9 % de ponctualité (contre un objectif contractuel de 93 %) : « Le nouveau matériel arrivé cet été n’est pas plus performant que l’ancien, constate Dominique Bessemoulin, président du Comité de défense des usagers des transports (Codut). La suppression de personnel et les problèmes de maintenance entraînent le retard d’environ huit trains par jour au départ de Paris. »

La SNCF, elle, parle de « conflits de circulation avec les trains TER et Intercités sur le secteur Paris-Villeneuve. » Pour ces retards, l’entreprise va payer des pénalités financières à Ile-de-France Mobilités.


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