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Seine-et-Marne. "Personne ne connaît vraiment les conditions de vie des réfugiés"

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Le photographe souhaite montrer l'inhumanité de la condition de vie des migrants

Le photographe souhaite montrer l’inhumanité de la condition de vie des migrants (©InfoMigrants)

« Personne ne voudrait être à notre place. Nous n’avons pas choisi cette situation, de vivre dans la rue, sans rien, sans même ne serait-ce que de l’eau potable ». Abdul Sabbor ne veut pas faire pleurer dans les chaumières. Le photographe souhaite seulement porter à la face du monde l’inhumanité de la condition de vie des migrants. Arrivé à Paris en octobre 2017 après trois ans de voyage, ce jeune Afghan de 25 ans a traversé de nombreux pays. Il faut dire qu’il n’avait guère le choix, recherché par les talibans qui ont tenté de le tuer. « En Afghanistan, je travaillais pour l’armée américaine. Je voulais me réfugier aux États-Unis mais ma demande restait en attente. Devant l’urgence de la situation, j’ai dû partir », raconte-t-il. Et d’ajouter : « Aujourd’hui, je vis avec l’angoisse de peut-être ne plus jamais revoir ma mère et toute ma famille restées au pays. Peut-être sont-ils morts. Je ne sais pas. Je n’ai aucune nouvelle. »

La mort dans l’âme, Abdul Saboor entame un premier voyage il y a trois ans, via le Pakistan. Mais, arrêté en Iran où il est placé pendant un mois en prison, le réfugié est reconduit à la frontière. « J’ai repris un second voyage avec le même itinéraire. En Iran, on a tiré sur notre voiture. Mais j’ai réussi à rejoindre la Serbie où j’ai également été envoyé derrière les barreaux. J’ai dû quitter la Serbie pour la Croatie, Italie et, enfin, la France. »

C’est dans un camp, en Serbie que lui vient l’idée de photographier le quotidien des migrants arrivé. « La communication avec les autres réfugiés était difficile. Nous parlions des langues différentes. Quand je n’étais pas capable d’expliquer par des gestes ce que je voulais exprimer, je montrais des photos. Et on se comprenait. La photo est un langage universel. »

Avec ses clichés, Abdul Saboor veut évoquer la situation dans les Balkans. « Les gens ne vous voient pas comme des êtres humains. En Bulgarie, par exemple, nous avons été dénoncés à la police. Les gens n’ont pas cherché à nous parler et à nous demander pourquoi nous étions là. Personne ne sait ce que c’est que d’être réfugié. Personne ne connaît vraiment les conditions de vie des migrants. » Et de conclure : « Certains sont chanteurs, musiciens, acteurs. Je veux montrer leurs talents et prouver qu’ils sont intéressants. »

 

Vanessa RELOUZAT

@VanessaRelouzat

Renseignements

Exposition dans le hall du Théâtre-Sénart, à Lieusaint, jusqu’au 29 novembre. Rencontre avec Abdul Saboor, le samedi 24 novembre à 17h. tél. : 01 60 34 53 60.


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