Vers 19 heures, lundi 26 novembre 2018, une centaine de Gilets jaunes se sont regroupés pour bloquer les accès aux camions prévus à l’embarquement pour l’Angleterre sur le car-ferry Barfleur de la Brittany Ferries. Des hommes, des femmes, des enfants aussi qu’une envie de changement réunit.
Si dans les premiers instants, la manifestation s’est déroulée dans le calme, la tension est montée petit à petit au contact des policiers venus leur intimer l’ordre de débloquer le passage.
Une vingtaine de pneus brûlés
Aux menaces de jets de grenades lacrymogènes, les Gilets jaunes ont préféré faire front avec conviction. Les échanges courtois ont vite laissé la place aux invectives. Certains militants ont mis le feu à une vingtaine de pneus pour faire diversion, ce qui a nécessité l’intervention des sapeurs-pompiers. Le capitaine du port est alors venu leur demander l’extinction des autres feux.
Une quinzaine de poids lourds ont été bloqués. Certains ont fait le choix de rebrousser chemin et de se diriger vers le port de Ouistreham, tandis que d’autres stationnaient à proximité de la station-service en attendant un déblocage.
Je comprends leurs revendications, elles sont légitimes. Je les soutiens. J’étais moi-même sur un point de blocage ce week-end. Je me suis garé un peu plus loin par solidarité.
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La sous-préfète sur place
La sous-préfète de Cherbourg, Elisabeth Castellotti, est ensuite venue vers 21 h 40 engager les négociations avec les Gilets jaunes, leur proposant un entretien le lendemain avec le préfet pour exposer leurs revendications autour d’une table. En contrepartie, il leur était demandé de lever le blocage. Ce qu’ils ont refusé :
Vous avez mis une semaine pour venir à notre rencontre. Nous sommes pacifistes. Aucun de nous n’est armé. Les policiers viennent avec leur bouclier, leur casque et leur armement. Ils disent vouloir nous gazer. Nous attendions plutôt de réelles propositions du gouvernement.
Au sortir de longues minutes d’échanges infructueux, certains Gilets jaunes se disaient prêts à en découdre, au corps-à-corps affirmait même un manifestant, le visage caché sous un masque :
Puisqu’ils veulent la bagarre, ils l’auront…
Premiers affrontements
Les premières charges de policiers n’allaient pas tarder, faisant quelques blessés parmi les manifestants, principalement des personnes gazées, obligés de se replier. Le principal point de blocage était rapidement levé.
Mais une fois regroupés, les Gilets jaunes changeaient de stratégie, se plaçant devant les camions pour les empêcher d’avancer. Les forces de l’ordre ont répliqué en chargeant les manifestants à grand renfort de gaz lacrymogène, malgré une Marseillaise entonnée.
Les camions embarquent finalement
La quinzaine de camions a finalement pu embarquer vers 22 h 50, escortée par un cordon de policiers. Et ce, malgré quelques dernières tentatives de blocage. Il allait encore falloir de longues minutes de joutes verbales et d’insultes pour que le port retrouve son calme habituel.
Le Barfleur a quitté le port de Cherbourg à 23 h 15, avec une heure de retard. Les Gilets jaunes entendaient reconduire leur mouvement et installer leur QG devant la gare maritime. Avec la promesse de nouvelles confrontations :
Nous ne lâcherons rien durant plusieurs jours et nous continuerons les actions en bloc, communes et utiles.