Depuis le 19 novembre 2018 et jusqu’à la fin du mois, la marionnettiste Laura Fedida est en résidence avec son équipe à Dives-sur-Mer (Calvados), dans les locaux du Sablier, Pôle des arts de la marionnette en Normandie, afin de travailler sur son prochain spectacle intitulé « Psaumes ». L’artiste avait déjà participé à la dernière édition du festival de la marionnette RéciDives.
Elle est donc de retour pour mettre au point sa nouvelle création, coproduite par Le Sablier. Une aide ô combien importante aux yeux de la marionnettiste, « c’est nécessaire pour nous, car nous avons besoin d’espace, de matériel… Le théâtre, c’est de la mise en espace » note-t-elle. Ce que lui propose l’atelier du Sablier, également soutien financier à la création de « Psaumes ».
Sujet sensible
Ce spectacle évoque un sujet sensible, celui de la vengeance d’une adolescente meurtrie après l’assassinat de son petit ami, tué par le racisme et l’exclusion.
Nous sommes dans la reconstitution de faits, à Bastille, parmi une bande de clochards, de dealers… de personnages à la marge, qui traînent dans la rue. Sur scène, on retrouve Cheveux roses, une adolescente en fugue, qui se retrouve dans cette bande et tombe amoureuse d’un homme, Keta, qui va mourir dans des circonstances non élucidées. Cheveux roses provoque une reconstitution où elle va demander justice à une marionnette de juge qu’elle fabrique elle-même pour y mettre le feu.
Le spectacle traite donc « des effigies brûlées pour se rendre justice et des formes contestataires qui existent depuis le Moyen-Âge » note Laura Fedida.
Un sujet assez sombre donc, mais avec une pointe d’espoir. « Oui, il y a de l’espoir » tient à souligner l’artiste, « cela reste une prière, une ode à la marge, une quête de justice. Brûler les effigies, c’est une forme de contestation rituelle, mais avec une forme d’espoir ».
Ouvrir le processus de création
Sur scène, des marionnettes de juge et de pigeons, portées et habitées, « conçues par Pierre Dupont » et une cabine téléphonique.
On matérialise un espace pour l’atelier, où l’on fabrique des marionnettes sur le plateau, et un espace central où a lieu la fiction. Il y a une volonté de montrer le processus de fabrication, mais aussi les mécanismes de reconstitution. On joue sur le vrai/faux tout au long de Psaumes.
Le travail sur l’aspect dramaturgique est terminé. « Maintenant, nous allons nous pencher sur la mise en scène pure et dure, la technicité et la manipulation de la marionnette. Ça prend du temps ». Le spectacle doit être achevé pour être programmé en septembre prochain à Charleville-Mézières. Et ensuite au théâtre d’Ifs, « peut-être en février 2020, ce qui permettra à ceux qui ont suivi notre travail de voir le processus d’évolution de la création, car les choses évoluent ».
À l’occasion de leur présence à Dives-sur-Mer, Laura Fedida et son équipe invitent le public à venir assister à une rencontre au Sablier, avenue Albert 1er, le mercredi 28 novembre 2018 à 19 h (entrée libre).
Nous montrerons des extraits de ce que nous sommes en train de faire, pour ouvrir le processus de création au public. Les échanges aident à la conception, des discussions naissent de belles choses.